Les deux jeunes gens étaient venus lundi à la mairie de Montpellier déposer un dossier de mariage au guichet de l'état civil. Elif est de nationalité française, Evren, son compagnon est un Turc d'origine kurde, le mariage est prévu en novembre. Sa demande de titre de séjour est en cours d'examen à la préfecture. Il ne peut donc pas présenter de documents d'identité. L'officier d'état civil constate cet état de fait avant de s'absenter quelques minutes. Quelques mètres après sa sortie de la mairie, Evren est arrêté par la police.
Pour le jeune couple, la présence de trois agents de la police aux frontières (PAF) à la sortie de l'hôtel de ville n'est pas une coïncidence. La PAF refuse d'expliquer comment elle a fait pour arriver aussi vite sur les lieux. La préfecture de son côté refuse de confirmer que des consignes sont données aux agents de mairie pour les prévenir de la présence de sans-papiers. Mais l'ombre de la délation, officialisée ou non, plane sur cette affaire. Evren lui a été relâché rapidement puisqu'il était en fait en règle, son dossier étant en cours d'examen à la préfecture.
La maire socialiste de Montpellier, Hélène Mandroux, a simplement annoncé dans un communiqué publié mercredi soir l'ouverture d'une enquête administrative pour examiner le déroulement précis des faits. Mais cela ne cache pas l'embarras général autour de cette affaire.