Salaires, pouvoir d'achat : les syndicats veulent du sonnant et trébuchant

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La deuxième des trois conférences sociales prévues après l'élection de Nicolas Sarkozy n'a pas donné satisfaction aux syndicats mardi. Ils déplorent l'absence de "mesures concrètes" pour les salariés. Pour la ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde, cette conférence marque "le lancement d'un cycle de travail qui durera plusieurs mois".

La conférence sur l'emploi et le pouvoir d'achat n'entraîne pas de "mesures concrètes" pour les salariés, ont déploré en choeur FO, la CGT et la CFTC mardi après une journée de travail. "Il n'y a rien de concret à la sortie de cette réunion", a lancé Jean-Claude Mailly, à l'issue des travaux réunissant le gouvernement, le patronat et les syndicats à Bercy. "Les salariés ne peuvent pas se contenter en matière de pouvoir d'achat ou de devoir bosser plus ou d'attendre que les prix baissent." Le leader de FO a regretté l'absence de "réponse" sur l'ouverture de négociations salariales dans la fonction publique pour 2007.

La CGT est "très mécontente de la réunion parce qu'elle n'apporte aucune réponse concrète à ce que souhaitent les salariés" alors qu'"il y a urgence", a estimé Maryse Dumas. Le gouvernement a consacré "15 milliards d'euros pour le paquet fiscal cet été, 30 milliards pour les employeurs dans le projet de loi de finances 2008, mais il n'a pas un centime pour les salariés au Smic ni les millions de salariés en emploi précaire ou partiel", a-t-elle déploré. Du côté de la CFTC, Jacques Voisin a regretté l'absence "d'élément concret en espèces sonnantes et trébuchantes, notamment pour les plus modestes".

Le gouvernement a ouvert mardi deux nouveaux chantiers de réforme, l'un sur le niveau du Smic et l'autre sur les allègements de cotisations sociales auxquels les entreprises peuvent prétendre. Au chapitre du Smic, le ministre du Travail a annoncé que le gouvernement souhaitait s'inspirer "de ce qui fonctionne à l'étranger" et créer "une commission indépendante qui dirait publiquement quel est le niveau du Smic le mieux adapté aux circonstances économiques du moment". Concernant les allègements de cotisations patronales, Xavier Bertrand a annoncé que le gouvernement voulait "lever un tabou" en les soumettant à des conditions dont la teneur reste à déterminer. L'une des conditions posées pourrait être le respect de l'obligation pour les entreprises ou les branches de renégocier les salaires chaque année.