Saint-Dizier : retour au calme après une nuit de violences

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après une semaine de "micro-incidents" et une flambée de violences qui a embrasé jeudi soir la cité du Vert-Bois à Saint-Dizier, en Haute-Marne, le calme est revenu vendredi dans ce quartier sensible. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie s'est rendue sur place vendredi après-midi pour rencontrer pompiers et policiers pris à partie. Une réunion est prévue cet après-midi en mairie pour essayer d'aider les victimes de ces violences.

"Le calme est revenu et la situation est totalement maîtrisée" après les échauffourées qui ont opposés quelques dizaines de jeunes aux forces de l'ordre et aux pompiers dans la cité du Vert-Bois, selon François Cornut-Gentille, député-maire UMP de Saint-Dizier, où la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie s'est rendu à la mi-journée. Selon lui, une certaine tension régnait dans le quartier depuis la semaine précédente, avec "quelques jets de cailloux et des insultes" à l'égard des policiers et des pompiers. "Mais sur la longue durée, les choses étaient calmes."

Jeudi soir pourtant, le Vert-Bois s'est enflammé. Tout a démarré vers 21h45 lorsque 30 à 40 jeunes "encagoulés et masqués", âgés de 12 à 20 ans, ont attaqué un fourgon de pompiers et un véhicule de la BAC en intervention à proximité du centre commercial du quartier. Caillassés, les véhicules d'intervention ont également été frappés à coups de barre de fer, certains individus s'accrochant aux portières du véhicule des pompiers pour en extraire ses occupants. Les agresseurs ont ensuite mis le feu à la MJC, dont le rez-de-chaussée a été entièrement détruit et le premier étage endommagé par les fumées. L'office HLM a également été dégradé par un départ d'incendie, selon la préfecture, qui indique que 22 véhicules ont été incendiés, tandis que neuf ont été "dégradés".

"Nous avons eu une semaine de micro-incidents avec des feux de poubelles", confirme Michel Klein, directeur départemental de la sécurité publique. "Mais hier soir, on eu un groupe de 30 à 40 individus qui, sans que rien ne le laisse présager, est passé au stade de violences vraiment supérieures." L'origine exacte des affrontements demeurait toujours floue vendredi matin. Selon le maire de la commune, un individu qui avait giflé un policier de la BAC il y a une semaine a été interpellé jeudi, ce qui aurait "pu jouer le rôle de prétexte". Une "petite bande très organisée, un noyau de provocateurs" attendaient ce type d'événements pour "régler des comptes anciens", estime-t-il. Une thèse que Michel Klein balaie toutefois d'un revers de main : présent sur place jeudi soir, il décrit "une horde sauvage qui a traversé le quartier en incendiant (les) voitures" ce qui, selon lui, ne correspond pas au "principe du guet-apens".

Une enquête judiciaire a été ouverte en flagrance par le procureur de la République mais les policiers n'ont, pour l'heure, procédé à aucune interpellation. Un "dispositif de quadrillage du quartier" a par ailleurs été mis en place pour le week-end. En attendant, la ministre de l'Intérieur a demandé que les forces de sécurité bénéficient du "respect auquel elles ont droit", vendredi à Saint-Dizier. "Ils font un métier difficile au service de tous, on n'a pas le droit de leur manquer de respect et encore moins de les attaquer", a déclaré Michèle Alliot-Marie, selon laquelle "il est important de mettre tout le monde autour d'une table pour que chacun exprime son point de vue".