SNCF : 18 plaintes après des actes de "sabotage"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Réseaux TGV Est, Atlantique, Nord et Sud-Est, mais aussi RER C dans les Yvelines : la SNCF a dénombré plusieurs actes de "sabotages" mercredi sur ses lignes, destinés selon la direction à contrer la reprise observée du trafic. 18 plaintes auraient déjà été déposées. Les leaders de la CGT ont condamné ces actes. François Fillon a exigé de son côté la plus grande sévérité à l'encontre des "saboteurs".

"On est en présence d'actes coordonnés de sabotage", a déclaré le numéro 2 de la SNCF, Guillaume Pépy. Les exactions ont concerné mercredi les quatre lignes à grande vitesse à partir de Paris, soit les réseaux Est, Atlantique, Nord et Sud-Est avec comme conséquence directe des retards importants. La ligne du RER C a elle aussi été touchée par des incidents qui ont entraîné le blocage de trois passages à niveau. Face à la recrudescence de ces actes, qualifiés de sabotages volontaires par la direction de la SNCF, 18 plaintes ont été déposées selon la gendarmerie.

La condamnation de ces incidents a été unanime. Sur Europe1 mercredi matin, le secrétaire général de la CGT a dénoncé des "actes de sabotage inadmissibles". Dégrader délibérément les installations ferroviaires en période de conflit social est un acte "surtout destiné à porter le discrédit sur une profession," a ajouté Bernard Thibault. Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste a lui dénoncé des exactions "qui peuvent avoir des conséquences graves sur la sécurité ferroviaire. Ce sont des actes inqualifiables commis par des lâches". Didier Le Reste s'est aussi demandé "qui a intérêt à de telles actions. N'y a-t-il pas de cause à effet avec les négociations qui s'ouvrent aujourd'hui ?"

"D'aucuns qui voudraient jeter le discrédit sur le mouvement social, les cheminots, et les syndicats et faire capoter ces négociations ne s'y prendraient pas autrement" a poursuivi Didier Le Reste et d'ajouter que la CGT-cheminots a appelé "les cheminots rassemblés dans les assemblées générales à condamner ce genre d'opérations qui va à l'encontre de leurs intérêts". De son côté SUD-Rail, le syndicat le plus hostile à la réforme, a dénoncé "des actes qui n'aident pas le mouvement des cheminots", tout en posant la question : "A qui profite le crime ?". Le Parti communiste a dénoncé une "campagne calomnieuse" du gouvernement contre les cheminots.

Nicolas Sarkozy a demandé en Conseil des ministres que les actes de malveillance commis sur le réseau TGV soient punis "avec la plus extrême sévérité", a rapporté le secrétaire d'Etat aux Transports. Il a "demandé à la Garde des sceaux et à la ministre de l'Intérieur de mener le plus rapidement possible toutes les enquêtes". "Ce sont des choses inacceptables", a ajouté Dominique Bussereau. Mercredi matin, Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique, avait lui pointé des sabotages qui sont "des actes de radicalisation et la preuve qu'on n'est plus sur le sujet, qu'on est dans l'idéologie". A l'Assemblée, François Fillon est allé encore plus loin en estimant que ces sabotages étaient des "actes criminels" et en promettant des "sanctions très sévères" à leurs auteurs.