Royal adresse une "lettre aux Français"

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Ségolène Royal juge le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy coercitif, archaïque et inefficace, dans une "lettre aux Français" à paraître jeudi dans le Nouvel Observateur. La candidate du PS s'élève en rempart contre une "berlusconisation tardive" de la France en cas de victoire du candidat de l'UMP dimanche prochain.

Ségolène Royal a pris sa plume pour écrire une "Lettre aux Français", publiée jeudi dans le Nouvel Observateur. Selon la candidate socialiste, "le projet coercitif de Nicolas Sarkozy se trompe d'époque et tire la France du mauvais côté de la nouvelle division internationale du travail". Le candidat de l'UMP "ne comprend pas l'efficacité économique du travail pour tous et du bien-être au travail" et "empêche la France de tirer parti de son principal atout, de son avantage concurrentiel le plus durable : son capital humain", estime-t-elle, jugeant que "ce modèle est inefficace". "Ce qu'une vision archaïque ne cesse de disjoindre et d'opposer - la performance économique, la performance sociale, la performance écologique - je veux au contraire les lier solidement ensemble car c'est ainsi que la France se relèvera, misera sur les activités et les emplois de demain", explique Ségolène Royal. La candidate de gauche attaque les promesses de Nicolas Sarkozy sur "l'exonération des droits de succession pour les patrimoines des plus riches, cette restauration des privilèges héréditaires de la rente contre lesquels, jadis, le peuple français fit une Révolution". "J'appelle au rassemblement de tous ceux qui ne veulent pas d'un pouvoir confisqué par un seul parti et soumis aux puissances de l'argent et aux injonctions du Medef et du CAC 40", déclare Ségolène Royal. Accusant la droite "d'avoir aggravé la subordination de la justice, ignoré les citoyens et confondu l'intérêt public avec les intérêts privés", elle assure que "nous sommes nombreux, très nombreux, à ne pas vouloir que notre pays soit transformé en laboratoire d'un berlusconisme tardif qui va s'aligner sur les postures de George Bush". Frédéric Frangeul (avec Reuters)