Si cela était encore nécessaire, Rafael Nadal s'est imposé lundi comme l'immense favori du tournoi en étrillant l'ancien numéro 1 mondial Lleyton Hewitt. Seul un Roger Federer des très grands jours semble en mesure d'enrayer la machine. Le début de partie laissait présager le pire pour Lleyton Hewitt. L'Australien, totalement débordé dans l'échange perdait les quatre premiers jeux en n'inscrivant que quatre points. Dès le troisième jeu, à 0-30, le public se mettait à encourager l'ancien numéro un mondial, sentant venir la correction. A peine une heure plus tard, Lleyton Hewitt avait inscrit quatre jeux et était mené deux manches à rien. Comme à son habitude, il ne mourait pas sans combattre. Breaké dans le 11e jeu de la manche décisive, il reprenait le service de Rafael Nadal pour contraindre l'Espagnol au tie break. Après avoir mené 4-2, Lleyton Hewitt tentait deux lobs beaucoup trop mous et laissait Rafael Nadal conclure sur sa première balle de match. L'Espagnol s'imposait donc en trois sets, 6-3 6-1 7-6, et deux heures et 21 minutes de jeu. Rafael Nadal, qui tente de devenir le premier joueur depuis Björn Borg à gagner trois titres d'affilée aux Internationaux de France, affrontera son compatriote Carlos Moya pour une place en demi-finale. Carlos Moya, vainqueur à Roland-Garros en 1998, a lui mis fin au rêve de Jonas Björkman. Le vétéran suédois, âgé de 35 ans, n'avait jusque-là atteint les huitièmes de finale Porte d'Auteuil qu'une seule fois, il y a 11 ans. Sur le court Suzanne-Lenglen, Carlos Moya, 30 ans, s'est imposé en trois sets, 7-6, 6-2, 7-5. Le début de partie pouvait laissait croire que Jonas Björkman, qui n'a plus battu Carlos Moya depuis 2000, était le moins rouillé des deux joueurs. Le Suédois, qui a il y a dix ans fréquenté le top 5 mondial, lisait parfaitement le service de son adversaire et se détachait 5-2. Moya revenait, les deux hommes échangeaient leur mise en jeu une nouvelle fois et l'Espagnol finissait par prendre l'ascendant dans le jeu décisif. Il profitait du coup de massue asséné à Björkman pour empocher la deuxième manche en 40 minutes. Dans de bien meilleures dispositions dans le troisième set, le Suédois inquiétait Moya, qui tenait toutefois son service. Maladroit à la volée, Björkman donnait dans le 11e jeu une balle de match à Moya, qui concluait la partie en 2h38 sur une faute directe de coup droit du Suédois. La valeur montante du tennis mondial, Novak Djokovic, tête de série numéro six, a lui sorti l'invité surprise des huitièmes de finale, l'Espagnol Fernando Verdasco, tombeur successif du Russe Dmitry Tursonov, tête de série n°21, et de son compatriote David Ferrer, n°12. Le Serbe, qui est à 20 ans le plus jeune joueur encore en course du tableau masculin , s'est imposé en trois sets, 6-3, 6-3, 7-6. Samedi, il avait joué un match en cinq sets et plus de quatre heures contre le Français Olivier Patience, cette fois il n'a passé cette fois que deux heures 45 sur le court. "Je suis vraiment content de mon jeu aujourd'hui", a dit le Serbe qui avait déjà révélé son talent l'an dernier à Roland-Garros lorsqu'il ne s'était incliné que devant Rafael Nadal et sur abandon alors qu'il n'était que 63e mondial. Classé dans le Top 20 en début de saison, il est entré dans le Top 10 et même, brièvement, dans le Top 5 en remportant les tournois de Miami, Adelaide et Estoril et en atteignant la finale à Indian Wells et les demi-finales à Rotterdam. Le Russe Igor Andreev, 125e mondial, sera l'invité surprise des quarts de finale de Roland-Garros, après sa victoire sur le Chypriote Marcos Baghdatis, tête de série numéro 16. Le Russe, déjà tombeur d'Andy Roddick, troisième joueur mondial, au premier tour, s'est imposé 2-6 6-1 6-3 6-4 en deux heures et 28 minutes. Baghdatis, finaliste de l'Open d'Australie en 2006, avait pourtant pris le meilleur départ. Il a perdu son premier jeu de service, mais a refait immédiatement son retard puis, à 2-2, a aligné six jeux d'affilée pour boucler la première manche 6-2 en 35 minutes. La suite du match était un calvaire pour le Chypriote. Il cédait son service d'entrée. A 2-1, il laissait Andreev s'envoler et boucler la manche 6-1 en 34 minutes. Dans les deux dernières manches, Baghdatis laissait le même scénario se répéter, en cédant très tôt son engagement en début de set, face à un Andreev évoluant sur un nuage. Pour le premier quart de finale de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem, Andreev sera opposé à Novak Djokovic.