Rentrée : Sarkozy prône la refondation de l'Education

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a accompagné les élèves de deux collèges de Blois à l'occasion de la rentrée 2007. Le président a détaillé les "droits et devoirs" partagés par les "éducateurs", parents et professeurs, dans une lettre adressée à tous les enseignants qui les appelle à la refondation de l'Education.

"Le temps de la refondation est venu. C'est à cette refondation que je vous invite. Nous la conduirons ensemble. Nous avons déjà trop tardé", a déclaré à Blois le président de la République, en ce jour de rentrée des classes. Il avait choisi cette petite ville du Loir-et-Cher pour lire à un aréopage d'enseignants une "Lettre aux éducateurs" envoyée aux personnels de l'Education nationale et des enseignements privé et agricole, pour leur dire "ce que la nation attend d'eux et la reconnaissance que la nation leur doit. L'autorité des maîtres est aujourd'hui "ébranlée" et l'échec scolaire a atteint des niveaux "qui ne sont pas acceptables", écrit-il dans ce livret blanc de 34 pages tirés à plus d'un million d'exemplaires. "Donner le maximum à chacun au lieu de se contenter de donner le minimum à tous, voilà comment je souhaite que nous prenions désormais le problème de l'éducation." "Cette refondation (...), elle ne pourra être accomplie qu'avec le concours de tous les éducateurs", ajoute-t-il. "La volonté politique ne peut suffire à elle seule." Pour le reste, cette "lettre", dont il souhaite qu'elle "suscite le dialogue et le débat", est pour l'essentiel une compilation des déclarations de sa campagne présidentielle : nécessaire rétablissement du "respect", remise à plat des programmes, réforme du collège unique, etc. Le chef de l'Etat promet de faire de la revalorisation du métier d'enseignant une des priorités de son quinquennat et plaide pour la liberté d'initiative pédagogique, tout en recommandant de "remettre la culture générale au coeur" de l'éducation. Il évoque au passage le sujet très sensible des effectifs, alors que plus de 11.000 suppressions de postes sont prévues dans l'Education nationale en 2008. "Dans l'école que j'appelle de mes voeux, où la priorité sera accordée à la qualité sur la quantité, où il y aura moins d'heures de cours, où les moyens seront mieux employés parce que l'autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins, les enseignants, les professeurs seront moins nombreux." La condition des enseignants avait déjà été évoquée dans la matinée lors d'un échange avec des professeurs dans un des 250 collèges français de zone prioritaire bénéficiant du label "ambition réussite", où est mis en oeuvre un nouveau dispositif d'études dirigées. "Il faut que nous arrivions à répondre au malaise de la fonction publique en général et aux difficultés d'être (...) du métier d'enseignant" qui "se sont beaucoup renforcées au cours au cours de cette dernière décennie", avait-il alors dit. A un professeur qui se plaignait que "le salaire de base reste insuffisant" et ne suive pas l'augmentation de la charge de travail, il a cependant répondu par une leçon d'économie politique et justifié de nouveau la réduction des effectifs. "Si on décide d'augmenter tout le monde (...) sans qu'on augmente les heures de travail dans la fonction publique ou la création de richesse dans le privé, comment on paye ? Je suis président depuis quatre mois, je trouve 1.200 milliards d'euros de dette, un déficit, comment on s'en sort ?" a-t-il dit "Tous ceux qui disent il n'y a qu'à embaucher plus font le choix de la quantité qui aboutit à la paupérisation de la fonction publique." Travailler moins pour gagnger autant ? Le chef de l'Etat a en revanche évoqué la piste, suggérée par le ministre de l'Education Xavier Darcos mais controversée, de la réduction des heures de cours : "je me demande s'il n'y a pas trop d'heures de cours, ce qui me permettra d'apporter une réponse au problème des effectifs", a dit le chef de l'Etat.