Le plan "Cap 2010" présenté mardi par le nouveau patron de PSA met clairement le cap sur la rentabilité. Le groupe Peugeot-Citroën, qui a vu celle-ci baisser ces dernières années en raison surtout d'une stagnation de ses ventes en Europe occidentale et de la hausse des matières premières, avait annoncé au printemps dernier son intention de supprimer 4.800 postes en France d'ici la fin de cette année. Président du directoire depuis février, Christian Streiff a précisé que, sur l'ensemble de l'Europe occidentale, le total des suppressions de postes devrait être compris entre 7.000 et 8.000 en 2007 et que "70% des départs seraient des cols blancs". Le patron de PSA a également fixé l'objectif d'une marge opérationnelle comprise entre 5,5% et 6% d'ici 2010 ; objectif comparable à celui de 6% que s'est fixé Renault pour 2009. Christian Streiff retient aussi l'ambition pour le numéro deux européen de quatre millions de véhicules vendus annuellement, contre 3,36 millions en 2006, d'une réduction des frais fixes de 30%, d'un raccourcissement des délais de développement de 30% ou encore d'une baisse des coûts logistiques de 10%. "Nous préparons le retour en force de Peugeot et nous allons consolider la renaissance de Citroën", a expliqué Christian Streiff, soulignant que PSA s'évertuerait à différencier encore davantage les deux marques. "Citroën surprend, Peugeot rassure. Citroën, c'est l'avant-garde, le côté ludique de l'automobile, Peugeot, c'est l'élégance et la robustesse. Nous allons essayer de traduire ces valeurs en langage automobile moderne." Comme Renault, qui entend commercialiser 26 nouveaux modèles et silhouettes entre 2006 et 2009, le plan de PSA passe par une offensive produits : 53 lancements sont prévus entre 2007 et 2010, dont 29 en Europe, 12 en Amérique latine et 12 en Chine. Face au succès de la Logan, Christian Streiff a également annoncé que PSA travaillait à l'élaboration d'une plate-forme "spécifique" pour des véhicules à bas coûts. Jusqu'à présent, il était resté vague sur la volonté ou non de PSA de répondre à la voiture low cost de Renault, qui connaît un succès fulgurant depuis son lancement en 2004. "Nous sommes en train de développer une plate-forme spécifique pour des véhicules à bas coûts", a-t-il déclaré, précisant que PSA avait plusieurs projets de voitures "d'entrée de gamme", notamment en Chine et au Brésil.