Régimes spéciaux : Sarkozy donne le top départ de la réforme

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Lors de son discours au Sénat mardi, Nicolas Sarkozy a confirmé sa volonté de "réformer sans tarder" les régimes spéciaux de retraite pour les aligner sur le régime de la fonction publique, tout en donnant sur ce chapitre quelques gages aux syndicats. Plus généralement sur les retraites, le chef de l'Etat a assuré que la réforme de 2008, qui devrait aboutir à un nouvel allongement de la durée de cotisation, serait "conclue au cours du premier semestre".

C'était attendu et c'est maintenant confirmé par Nicolas Sarkozy. Les régimes spéciaux de retraite vont être réformés. Mardi, dans son discours au Sénat devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), le président de la République a déclaré que "la priorité, c'est de traiter la question des régimes spéciaux de retraites. Je demande au gouvernement de les réformer sans tarder". "C'est une question d'équité", a-t-il ajouté estimant que "les différences de situations qui justifiaient tel ou tel avantage particulier créé avant la Seconde, voire la Première guerre mondiale, ont largement disparu"."Chaque statut gardera des éléments spécifiques forts mais la convergence avec les autres régimes de retraite est inéluctable", a poursuivi le président de la République. Les régimes spéciaux concernent au total 1,6 million de personnes, dont 500.000 cotisants et 1,1 million de retraités.

Une méthode a été fixée par Nicolas Sarkozy. "Dès demain Xavier Bertrand (...) va entamer des discussions avec tous les acteurs concernés", dont les centrales syndicales, a-t-il dit. Et les principes d'harmonisation définis à l'issue de cette concertation, qui ne devra pas "excéder deux semaines", seront "déclinés par la négociation, entreprise par entreprise, pour tenir compte des spécificités de chaque régime". Après le discours de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand a estimé qu'il serait en mesure de communiquer un calendrier dès mercredi en fin de journée, après sa rencontre avec les parties concernées (syndicats, dirigeants d'entreprises publiques). "Nous souhaitons également rencontrer les parlementaires. Nous aurons un débat au Sénat et à l'Assemblée nationale", a déclaré le ministre du Travail. "On ne fera pas cette réforme avec brutalité", a promis Xavier Bertrand, soulignant que "prendre le temps de la concertation ce n'est pas perdre son temps".

Parmi les réactions, FO note dans un communiqué "que le président de la République n'a pas évoqué de décret ou de calendrier fermé", comme elle le demandait, mais prévient que seuls "les progrès éventuels et les jours à venir montreront si le dialogue est possible ou pas". Pour Didier Le Reste, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, Nicolas Sarkozy s'est sans doute rendu compte qu'il n'imposerait pas un calendrier à marche forcée. "Nicolas Sarkozy doit réfléchir qu'il ne pourra pas réformer les régimes spéciaux de retraite contre les salariés de ces secteurs professionnels", a-t-il dit. Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a également critiqué l'impatience montrée selon lui Nicolas Sarkozy. "Ça peut durer 15 jours, trois mois ou quatre mois. La négociation, ce n'est pas un jeu de rôles", a-t-il dit. Maxime Gremetz, député membre du groupe gauche démocrate, a estimé que "Sarkozy a été obligé de céder aux syndicats en disant on va discuter entreprise par entreprise. Ca change la donne. Ceci dit, il y a la même volonté qui est au bout. M. Sarkozy se prépare, à mon avis, à des jours agités. Mainteant ca va être un bras de fer extraordinaire. Je lui souhaite bon courage car on va se retrouver souvent dans la rue".