Réforme territoriale : "ce sera encore plus de dépenses"

Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France
Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France © MAXPPP
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 9 AVRIL – Le Premier ministre a proposé une réduction du nombre de régions et la disparition des conseils départementaux.

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>>> Mercredi 9 avril, vous avez été 66% à faire "Votre choix d’actu"  sur l’annonce de Manuel Valls lors de son discours de politique générale, mardi 8 avril devant les députés. Afin de simplifier le mille-feuille administratif, le Premier ministre a annoncé la division par deux du nombre de régions d’ici à 2017 et la suppression des conseils départementaux avant 2021. Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France et président socialiste du conseil général des Côtes-d’Armor évoque une "trahison" à propos de ces mesures.

Bien qu’il comprenne que "la recherche est claire : faire des économies de dépenses publiques", il refuse la disparition des conseils départementaux. Ces derniers sont en effet, selon le président du conseil général des Côtes-d’Armor, "au cœur du financement des solidarités, de l’action sociale". Il ajoute  qu’"il a fallu qu’on trouve des milliards d’économie que l’Etat n’a pas voulu nous accorder pour assurer cette responsabilité".

La réforme territoriale: une "trahison"?par Europe1fr

"Nous faisons mieux que l’Etat". Claudy Lebreton affirme que les conseils généraux "assument des compétences qui étaient celles de l’Etat il y a 30 ans". Satisfait, il ajoute "nous faisons mieux que l’Etat avec moins de moyens financiers". Selon le président de l’Assemblée des départements de France, "l’efficacité de l’action publique est de moins en moins du côté de l’Etat et de plus en plus du côté des collectivités". Non seulement, avec la disparition des conseils généraux il faudra que d’autres collectivités "assument ces responsabilités" mais en plus, "la région sera de plus en plus éloignée". Le centre de décision sera donc loin des administrés et "l’administration plus lourde et plus lente".

Fusionner pour économiser ? Si l’objectif du gouvernement est de faire des économies, Claudy Lebreton assure, en se basant sur des études, qu’ "en fusionnant, ce sera encore plus de dépenses". Selon lui, les transferts de compétences, de personnel entre autres sont un coût supplémentaire. Il redoute également qu’un certain nombre de fonctionnaires "se retrouvent au chômage".

Vers un référendum ? Rappelant que les conseils généraux sont inscrits dans la Constitution, Claudy Lebreton souligne que le Premier ministre devra, pour appliquer cette mesure, demander l’approbation du Parlement réuni en Congrès ou passer par un référendum. Le président de l’Assemblée des départements de France préfère que ce soit "les Français qui décident". Il met en garde le Premier ministre, précisant que les Français sont "attachés" à leurs collectivités locales. Il précise "je suis socialiste, mais en désaccord avec le président de la République et le Premier ministre".