Quand les parachutes en or se mettent en torche...

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Administrator User , modifié à
Les indemnités de départ des grands patrons sont revenues sous le feu de la critique après l'annonce de la somme perçue par Noël Forgeard à son départ du groupe EADS, dont la filiale Airbus prévoit de supprimer 10.000 emplois sur quatre ans en Europe. Une polémique renforcée mercredi par la révélation du bonus de départ de l'ex-Pdg d'Alcatel, Serge Tchuruk, qui oblige les candidats à se positionner.

Mardi, on apprenait les indemnités de départ de Noël Forgeard. L'ancien coprésident exécutif d'EADS a perçu plus de six millions d'euros en quittant le groupe d'aéronautique, de défense et d'espace en juillet 2006, auxquels il faut ajouter une indemnité de "non concurrence" de près de 2,5 millions d'euros. Mercredi, la polémique n'est pas retombée avec la révélation du parachute doré de Serge Tchuruk. L'ex-P-dg d'Alcatel a gagné près de 8,2 millions l'année dernière, dont une indemnité de départ de 5,6 millions. Une information qui fait désordre alors qu'Alcatel-Lucent a annoncé la suppression de 12.500 emplois dans le monde, dont 1.500 en France, d'ici la fin 2008 dans le cadre d'un plan d'économies. La polémique sur les "parachutes en or" est née l'an dernier après le départ d'Antoine Zacharias, président de Vinci, avec 13 millions d'euros d'indemnités. Elle devient aujourd'hui un thème de campagne. Ségolène Royal, la candidate socialiste, a qualifié de "scandale" et de "provocation" la somme versée à Noël Forgeard. Le candidat de l'UDF, François Bayrou, a assuré lors d'un déplacement en Mayenne qu'il proposerait une "loi de moralisation de la vie économique" pour assurer la transparence et éviter des "privilèges énormes". Patrick Ollier, président de l'Assemblée nationale et député UMP, s'est dit "indigné" par les indemnités de Noël Forgeard. "Celui qui ne paie pas le ticket de RER va en prison, celui qui vole et met au chômage des milliers de salariés touche des millions", a réagi José Bové, candidat altermondialiste à l'élection présidentielle, dans un communiqué. "La rémunération des grands patrons doit cesser d'être une zone de non droit", a estimé de son côté la candidate communiste Marie-George Buffet, selon qui "ces chiffres donnent la nausée". Dans un entretien publié mercredi par Les Echos, Jean-François Roverato, le P-dg du groupe Eiffage qui s'apprête à céder la direction opérationnelle, a voulu de son côté justifier l'obtention de 195.000 actions gratuites, en soulignant qu'il n'avait reçu aucune stock-option depuis 1989. Etienne Guffroy (avec Reuters)