Christian Prudhomme sait que le Tour de France vit des heures difficiles. Mais le patron de la Grande Boucle ne veut pas baisser les bras. Dans une conférence de presse organisée avant le départ de la 17e étape à Pau, il a déclaré : "l'exclusion de Michael Rasmussen est la meilleure chose qui soit arrivée au Tour de France depuis huit jours." Le Danois a été remercié par son équipe mercredi soir pour avoir menti sur ses stages d'entraînement, affirmant qu'il se trouvait au Mexique au mois de juin alors qu'il était en Italie. Cette exclusion est intervenue au soir de la deuxième victoire d'étape du Danois, en solitaire au sommet du col d'Aubisque. Ce succès avait été salué par les sifflets de la foule, massée sur la ligne d'arrivée. Rasmussen, ébranlé par la nouvelle, a déclaré que sa carrière était "ruinée" et a affirmé ne pas comprendre la sanction prise par son équipe. Le coureur a dit qu'il n'avait pas menti sur l'endroit où il était au mois de juin. Interrogé sur les dénégations de Rasmussen, Christian Prudhomme a simplement répondu: "entre deux menteurs, je préfère croire le moins menteur." De fait, le maillot jaune quitte les épaules du Danois pour venir se poser sur celles de l'Espagnol Alberto Contador, deuxième au classement général. Les organisateurs ont tenu à préciser que cette modification était parfaitement équitable. "Ne pas considérer le classement général comme équitable, cela serait faire injure aux coureurs qui se sont battus depuis trois semaines dans la plaine et dans la montagne," a déclaré Patrice Clerc, le président d'ASO. "Le classement d'aujourd'hui est plus crédible que le classement d'hier", a insisté Prudhomme. Le directeur du Tour a également précisé que Contador, dont le nom était apparu l'an passé dans l'affaire Puerto de dopage sanguin en Espagne avait été disculpé. "D'après nos informations, le nom de Contador est apparu dans le dossier. Mais dès le lendemain, il a été disculpé. Il n'y a eu que des conversations téléphoniques à propos de courses. Rien montrant que Contador a été lié à Fuentes." Enfin, Prudhomme a souligné que les mesures qui sont prises actuellement allaient dans le bons sens. "Il y a des progrès," a-t-il dit. "Il y a 10 ans les coureurs s'asseyaient par terre pour protester contre des contrôles. Aujourd'hui, ils s'assoient par terre pour protester contre le dopage." Concernant l'avenir, le directeur de la plus belle épreuve cycliste du monde a confirmé que le Tour ne se ferait plus avec des équipes qui n'auront pas été choisies par la direction. "Il faut un préalable éthique que nous mettrons au point plus tard avec les agences de lutte contre le dopage. Nous avons le temps jusqu'à la présentation du prochain Tour en octobre," a-t-il conclu.