Pouvoir d'achat : les députés UMP aux abonnés absents

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat a échappé de justesse à une motion de procédure du PS mardi soir. Les députés de la majorité se sont en effet retrouvés un temps minoritaires dans l'hémicycle alors que ce texte contient des mesures phares annoncées par Nicolas Sarkozy comme la monétisation des RTT. Un incident qui peut en partie s'expliquer par les réticences de certains députés autour de ce projet.

Le projet de loi sur le pouvoir d'achat a failli être rejeté mardi soir au Palais Bourbon. Les députés UMP se sont retrouvés pendant un moment minoritaires dans l'hémicycle. La plupart d'entre eux étaient invités à une réception et ont dû être rappelés en urgence pour venir retrouver leur siège. Mais il a tout de même fallu faire traîner les débats en longueur pour éviter l'adoption d'une motion de procédure déposée par le PS qui tenait là une occasion en or de faire rejeter le texte. Finalement, les députés UMP sont arrivés à temps et ont pu repousser la motion socialiste. C'est au moins la 3e fois depuis le début de la législature que les députés UMP se retrouvent dans cette situation d'être physiquement minoritaires à l'Assemblée. Mais cette fois, ces absences semblent traduire une certaine grogne.

Le texte, qui s'inscrit dans le prolongement du paquet fiscal de l'été propose entre autres le rachat des RTT, la prime exceptionnelle de 1.000 euros défiscalisée, la réduction des cautions logement et l'indexation des loyers sur l'inflation. Certaines de ces propositions, voulues et défendues par le président de la République, doivent entrer en vigueur au 1er janvier de façon rétroactive et certains députés critiquent en coulisses la précipitation de Nicolas Sarkozy à faire voter de nouvelles réformes.

Parmi les mesures critiquées, le rachat des RTT. Certains députés UMP auraient aimé aller plus loin dans le rachat des RTT en permettant de dépasser le plafond des 10 jours prévus, selon des amendements adoptés mardi en commission. "Il s'agit ici de supprimer les freins à la monétisation des droits à congé, afin de permettre au salarié et à l'employeur de recourir largement à la mesure" de rachatdes RTT, expliquent Jérôme Chartier et Frédéric Lefebvre, les deux députés du groupe pouvoir d'achat de l'UMP.

Un "éclair de lucidité a saisi les députés UMP", a estimé de son côté François Hollande. Le premier secrétaire du Parti socialiste a ironisé sur l'absence des élus de la majorité à l'Assemblée en expliquant que, selon lui, ils avaient pris "leurs jambes à leur cou" pour ne pas voter le texte.