Pour Hamon, la politique de l'exécutif "menace la République"

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
DÉCLARATION CHOC - L'ancien ministre de l'Education a sévèrement taclé François Hollande et Manuel Valls, mercredi.

Après les ex-ministres qui se vengent dans des livres, voici ceux qui flinguent directement devant un micro. Le député socialiste Benoît Hamon, ancien ministre de l'Education, qui s'est abstenu mardi sur les recettes du budget 2015, a affirmé mercredi que la politique budgétaire menée par François Hollande et Manuel Valls "menace la République" et mène vers un "immense désastre démocratique" en 2017.

Cette politique, "parce qu'elle réduit les capacités d'intervention de la puissance publique", "menace la République", a déclaré Benoît Hamon sur RFI. "Et la menace de la République, c'est la préparation tout droit, comme on s'y prépare pour 2017, d'un immense désastre démocratique", soit "non seulement l'arrivée au second tour de la présidentielle de Marine Le Pen sans coup férir, mais en plus la menace que demain, elle dirige le pays".

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a critiqué au même moment l'abstention de Benoît Hamon, mais aussi d'Aurélie Filippetti, autre ex-ministre, lors du vote du volet recettes du budget, mardi. "Ce n'est pas loyal par rapport à son camp, ce n'est pas une bonne image par rapport à la politique", a-t-il martelé sur RTL. "C'est une attitude qui est pour moi déplorable".

Filippetti : "aucune leçon à recevoir". La réplique ne s'est pas fait attendre. "Je n'ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit", a rétorqué Aurélie Filippetti sur i>TELE. "Je dois des comptes à mes électeurs et aux Français", a ajouté l'ex-ministre de la Culture, tout en accusant le Premier secrétaire "d'une part de mauvaise foi".

Le Foll appelle Hamon à quitter le PS. Sauf que, quelques instants plus tard, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a dénoncé sur BFMTV un "manquement au devoir" des anciens ministres qui se sont abstenus. Quant à la déclaration choc de Benoît Hamon, Stéphane Le Foll estime "ne peut pas l'accepter". "Il va trop loin", a dénoncé le ministre de l'Agriculture, affirmant qu'"il serait cohérent" que Benoît Hamon "quitte au moins le Parti socialiste".