Polémique autour du logement de Tron

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Hélène Favier , modifié à
Il conteste un article du Canard Enchaîné qui lui reproche de louer un logement social.

Nommé lundi. Dans la tourmente mardi. Le nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction Publique, Georges Tron, a dû s'expliquer mardi soir sur son appartement parisien.

Les révélations du Canard Enchaîné

Dans son édition de mercredi le Canard Enchaîné rapporte que le député UMP de l'Essonne entré lundi au gouvernement continue de louer dans le XVe arrondissement un appartement HLM de "118 mètres carrés pour 1.200 euros" par mois hors charges. Contestant les informations de l'hebdomadaire satirique, le secrétaire d'Etat a assuré louer à Paris "un appartement ILN (immeuble à loyer normal)" pour un loyer mensuel hors charges de "1401,88 euros".

Il dément habiter une HLM

"Il ne s'agit évidemment pas d'un appartement HLM mais d'un appartement ILN (Immeuble à Loyer Normal), ce qui signifie qu'il n'y a aucun système de conventionnement, aucun seuil, ni plafond de loyer à l'entrée dans les lieux", s'est défendu Georges Tron dans un communiqué publié dans la soirée. "Le loyer principal du dit appartement se monte à 1.401,88 euros et les charges sont d'un montant de 591,63 euros (références loyer février 2010). Cela laisse clairement apparaître un montant loyer plus charges de 1.993,51 euros mensuel", a-t-il ajouté.

Un logement pour "catégories moyennes"

Selon le site officiel de Paris Habitat-OPH (logement social), un ILN est "une catégorie d'immeubles destinée aux catégories moyennes" qui s'est développée en même temps que les HLM, au cours des années 1960 et 1970.

Selon le Canard Enchaîné, ce logement a été attribué à Georges Tron le 30 septembre 1992 sur le contingent de logement sociaux de la mairie de Paris, dirigée à l'époque par Jacques Chirac.

Confirmant que sa famille était locataire du logement depuis octobre 1992 "et y a élu résidence de façon constante depuis", Georges Tron a assuré que le bailleur, la société Domaxis, "a procédé à des augmentations de loyer de l'ordre de 5% par an ces dernières années, excepté en 2009 où la dite augmentation a atteint un montant de 2%, soit deux fois cependant celui de l'indice de référence".

Une vieille affaire

Georges Tron s'était déjà vu reprocher par des élus locaux en décembre 2007 l'utilisation de ce logement, dont l'existence avait été évoquée par un article du Canard Enchaîné début 2008. Le gouvernement était alors agité par un scandale immobilier visant Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du Logement, Christine Boutin, finalement contraint à la démission. A l'époque, Georges Tron avait assuré qu'il était "en négociation pour acheter" un autre appartement.