Polémique après la libération de Philippe Bidart

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Administrator User , modifié à
Philippe Bidart, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour les meurtres de deux CRS et d'un gendarme, a été libéré mercredi matin de la centrale de Clairvaux après 19 ans de détention. Le parquet général de Paris s'est pourvu en cassation contre la libération conditionnelle de cette figure historique du mouvement indépendantiste basque Iparretarrak. Le garde des Sceaux Pascal Clément s'est, lui, dit "choqué" par les propos de l'indépendantiste qui, à la sortie de prison, n'a exprimé aucun regret.

Le ministre de la Justice Pascal Clément se dit profondément choqué par les propos de Philippe Bidart qui a retrouvé la liberté mercredi matin. "J'ai été profondément choqué que, au lieu d'écouter les propositions de l'administration pénitentiaire et de sortir discrètement de la détention, Bidart a choisi de faire des déclarations qui ont choqué", a déclaré le garde des Sceaux dans les couloirs de l'Assemblée nationale qui n'exclut pas des poursuites contre l'ancien chef historique du mouvement indépendantiste basque Iparretarrak. "Nous attendions tous plutôt des mots d'excuses vis-à-vis des familles des deux CRS et du gendarme dont il est responsable de la mort. Au contraire il a fait des déclarations choquantes sur la cause qu'il pense défendre", a ajouté Pascal Clément. Condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir tué deux CRS (en 1982) et un gendarme (en 1993), Philippe Bidart est sorti de la prison de Clairvaux après 19 ans de détention mardi matin à 7 heures. Il a été accueilli sous les applaudissements par des proches dont deux filles âgées de 27 et 23 ans, son frère Betti Bidart et des membres du comité "Felipe Aska" ("Libérez Philippe"). L'indépendantiste a tenu un discours militant en langue basque dans lequel il a souhaité que "le Pays basque puisse vivre". "Ma joie n'est pas complète parce que l'Etat français ne reconnaît pas le Pays basque. (..) Ma joie n'est pas complète parce que c'est la fête des amoureux aujourd'hui, que j'aime le Pays basque, et que je ne peux pas y rentrer", a-t-il ajouté. Philippe Bidart a ensuite pris la direction de Béziers où il doit s'installer et où l'attend un emploi à la CIMADE (service oecuménique d'entraide). Un emploi stable et le respect des interdictions de séjour prononcées lors de ses diverses condamnations, notamment dans le Sud-Ouest, constituaient les conditions de sa mise en liberté conditionnelle. Le comité "Felipe Aska" pour sa part a organisé un voyage jusqu'à Béziers samedi pour y fêter la liberté retrouvée de Philippe Bidart. La remise en liberté de Philippe Bidart, 53 ans, a surpris un peu tout le monde. "Je lui ai rendu visite pour la dernière fois le 9 janvier. Il n'imaginait pas que la demande de libération qu'il avait déposée serait acceptée. Ce fut une surprise pour lui", a confié son père Jean-Baptiste Bidart.