Il y a dix jours, on pensait le débat clos avec la décision du tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence. Suite à une requête des syndicats, il avait obligé quatre grandes enseignes installées sur la zone commerciale de Plan-de-Campagne à fermer leurs portes le dimanche, sous peine de très lourdes amendes. Mais le débat sur l'ouverture dominicale, qui agite cet espace commercial géant proche de Marseille depuis plus de quarante ans, a été relancé vendredi par une nouvelle décision du préfet des Bouches-du-Rhône cette fois. A contre-courant de la justice, le représentant de l'Etat Michel Sappin a accordé 45 dérogations pour ouvrir le dimanche. Selon le préfet des Bouches-du-Rhône, il s'agit là de 45 premières autorisations, une dizaine d'autres devant suivre dans les jours à venir. Elles autorisent le travail le dimanche jusqu'au 30 juin 2008. Michel Sappin, tout juste nommé à ce poste, souhaite par cette décision préserver l'emploi. Selon lui, "toute autre décision serait catastrophique pour la zone". "Il ne s'agit pas de multiplier l'offre, mais de préserver un système qui existe depuis quarante ans. C'est une véritable tradition, presque une institution", a-t-il précisé. Il a aussi dit attendre une nouvelle législation sur ce sujet dans les mois à venir. De leur côté, les syndicats CGT et CFDT, qui avaient introduit les requêtes précédentes, devant la justice se sont dit prêts à relancer des procédures. Pour eux, il y a une contradiction évidente entre la décision préfectorale et le droit. La justice leur a déjà donné raison sur ce point.