Peines de principe dans l'affaire Cofidis

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Administrator User , modifié à
Le tribunal correctionnel de Nanterre a prononcé vendredi des peines de principe et des relaxes dans l'affaire de dopage au sein de l'équipe cycliste Cofidis. La plus lourde sanction a été infligée à l'ancien soigneur de l'équipe, un an de prison dont neuf mois avec sursis. En revanche, le tribunal a débouté la société Cofidis, qui s'était constituée partie civile.

Alors que l'Espagnol Oscar Pereiro, 2ème du Tour de France 2006, est l'objet de soupçons de dopage pour des contrôles positifs au salbutamol lors de la Grande Boucle, le tribunal correctionnel de Nanterre vient de rendre son verdict dans l'affaire Cofidis. Les peines sont symboliques. La plus lourde sanction a été infligée à l'ancien soigneur de l'équipe, Bogdan Madejak, Français d'origine polonaise, qui a écopé d'une peine d'un an de prison dont neuf mois avec sursis. Bogdan Madejak a déjà purgé sa peine d'incarcération sous forme de détention préventive. Pour sept autres prévenus, dont plusieurs coureurs, les peines prononcées, allant de trois à six mois d'emprisonnement, sont toutes assorties du sursis. Les coureurs polonais Daniel Majewski et Marek Rutiewicz, ainsi que les Français Philippe Gaumont et Robert Sassone sont tous les quatre condamnés à six mois avec sursis. Le coureur Medéric Clain et l'entraîneur russe Oleg Kozlitine sont eux condamnés à trois mois avec sursis. Le pharmacien parisien, Pierre Benyamin, seul prévenu présent à l'audience, se voit infliger six mois avec sursis ainsi que 3.000 euros d'amende au titre de dommages et intérêts. En revanche, le tribunal a décidé de prononcer la relaxe pour le Britannique David Millar et l'Italien Massimiliano Lelli. La présidente Ghislaine Polge a invoqué le fait que les faits qui leur étaient reprochés avaient été commis en dehors du territoire français et que les deux accusés étaient de nationalité étrangère. En revanche, le tribunal a débouté la société Cofidis, qui s'était constituée partie civile, de toutes ses demandes, estimant que l'équipe était au courant des pratiques de dopage qui régnaient en son sein. La présidente a insisté sur le fait que "les règles régissant la préparation aux compétitions de haut niveau, mais également les incitations financières et la recherche de la gloire pouvaient inciter les coureurs à modifier leur préparation." "Cofidis, par son implication dans le milieu du cyclisme professionnel, sa connaissance avérée du dopage et l'absence de mesures significatives prises pour l'enrayer, ne pouvait ignorer le phénomène notoire du dopage, ni son ampleur, d'autant que des personnalités du monde médical et sportif avaient de longue date stigmatisé ces pratiques connues de tous." L'avocat de la société de crédit par téléphone n'a pas précisé si celle-ci entendait faire appel du jugement.