Pays-Bas : l'émission sur le don d'organes était un canular

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'émission de téléréalité controversée aux Pays-Bas, qui mettait en jeu un don d'organe, était un canular. La soi-disant donneuse est en fait une actrice en parfaite santé. Le principe de l'émission, qui avait pour but de sensibiliser les téléspectateurs sur la question des dons d'organes, avait été condamné par le Premier ministre néerlandais Peter Balkenende, ainsi qu'à travers le monde.

Au départ, l'émission de téléréalité "The Big Donor Show" ("Grand spectacle du donneur"), diffusée vendredi soir sur BNN aux Pays-Bas, devait permettre à "Lisa", 37 ans, soi-disant en fin de vie en raison d'une tumeur au cerveau, de choisir parmi trois personnes, en attente d'une greffe, celle qui bénéficiera d'un de ses reins. Des reportages suivant les "candidats" au travail, des interviews avec leurs proches devaient aider la "donneuse" à faire son choix. Les téléspectateurs ont aussi été invités à donner leur avis par SMS tout au long de l'émission. "Lisa" est alors prête à faire son choix... lorsque le présentateur annonce qu'elle est en réalité... une comédienne. Les trois candidats à la reprise de son rein, eux en revanche, sont des patients véritablement malades qui ont accepté de jouer le jeu.Dès l'annonce de sa diffusion, ce nouveau concept d'émission de téléréalité avait suscité la polémique. Mardi, le gouvernement néerlandais avait estimé que l'émission était contraire à l'éthique tout en soulignant qu'il n'était pas en son pouvoir d'empêcher sa diffusion. La Commission européenne avait dénoncé le "mauvais goût" de l'émission. Les ambassades des Pays-Bas dans le monde avaient été inondées de plaintes. En revanche, le ministre de l'Education, Ronald Plasterk, biologiste moléculaire de formation et ancien directeur de l'Institut néerlandais du cancer, s'est quant à lui félicité que l'émission se soit révélée être "un canular fantastique" et une façon intelligente, selon lui, de sensibiliser l'opinion publique à la question du manque de donneurs d'organes. La direction de BNN a mis, elle, en avant la prise de conscience que son émission pourrait susciter dans l'opinion publique sur le problème des greffes d'organes. La chaîne a rappelé que son fondateur était mort d'insuffisance rénale il y a cinq ans. D'après des statistiques européennes, 12% seulement des Européens portent sur eux une carte de donneur d'organes quand une large majorité d'entre eux (56%) sont favorables à des prélèvements post-mortem. L'insuffisance du nombre d'organes disponibles pour des greffes est parallèlement responsable de dix décès par jour en moyenne. Quelques 40.000 patients attendent une greffe dans les 27 pays de l'UE.