Patrizia Gattaceca bien accueillie en Corse

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La chanteuse corse mise en examen samedi pour "recel de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste" a été accueillie ce matin à l'aéroport de Bastia par un comité d'une trentaine de personnes. Celle qui assume le fait d'avoir hébergé Yvan Colonna est libre mais placée sous contrôle judiciaire.

Accueillie par une trentaine de sympatisants dimanche à son arrivée à l'aéroport de Bastia, Patricia Gattaceca assume totalement le fait d'avoir hébergé Yvan Colonna, l'assassin présumé du préfet Erignac. "Je ne veux pas me substituer à la justice" a-t-elle affirmé. Pour expliquer son geste, elle invoque la règle d'or corse de l'hospitalité et la conviction que son ami d'enfance est innocent.

Sa mise en examen pour "recel de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste" est la quatrième dans cette affaire. Patrizia Gattaceca a été remise en liberté sous contrôle judiciaire. C'est l'interpellation récente du fils de la chanteuse, Dumenicu Santini, 19 ans, mis en examen dans une autre affaire, qui a permis de remonter jusqu'à elle. Les enquêteurs ont noté une similitude entre les empreintes de M. Santini et d'autres trouvées sur un sac de sport dans la bergerie où vivait Yvan Colonna.

Patrizia Gattaceca a 49 ans. Elle est écrivain, poète et chanteuse de musique traditionnelle corse et a obtenu une Victoire de la Musique en 1992.

Avant elle, le juge Thiel avait mis en examen quatre personnes pour avoir aidé Yvan Colonna pendant les quatre années où il a été recherché : André Colonna d'Istria, directeur d'un camping de Portigliolo (Corse-du-Sud), Frédéric Paoli, propriétaire de la bergerie où il avait été interpellé, Claude Serreri, proche de son ex-compagne, et Marc Simeoni, fils d'Edmond Simeoni, figure historique de l'autonomisme corse.

Yvan Colonna comparaitra à partir de lundi devant la cour d'assises de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, le 6 février 1998. Le RAID avait arrêté le fuyard le 4 juillet 2003, dans une bergerie près de Propriano (Corse-du-Sud). Epilogue d'une enquête où querelles de personnes et rivalités de services se sont multipliées.