Paris s'oppose à la vente des tuyaux d'EDF et GDF

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a affirmé mercredi que Paris "pouvait rassembler des soutiens" au sein de l'UE contre les projets de Bruxelles de séparer les activités de production et de transport d'énergie. L'idée de la Commission est d'améliorer la concurrence et, en théorie, de favoriser la baisse des tarifs.

Depuis le 1er juillet, vous pouvez acheter votre énergie à un autre opérateur qu'EDF ou GDF. Mais pour la Commission européenne la libéralisation de ce marché ne va pas encore assez loin. Selon Bruxelles, il faut séparer les activités de production et de transport de l'énergie pour améliorer la concurrence et, en théorie, favoriser la baisse des tarifs. Ainsi, si le projet était adopté, les entreprises comme EDF auraient le choix entre vendre leurs réseaux de transport ou en garder la propriété à condition d'en confier l'exploitation à un opérateur totalement indépendant.

Paris s'oppose à cette idée et affirme ne pas être seul sur cette ligne... "La France peut rassembler des soutiens au sein des Etats membres pour faire valoir cette position" de refus des projets de la Commission européenne, qui ont été présentés mercredi, a déclaré mercredi Christine Lagarde en marge d'une audition à l'Assemblée nationale sur la fusion GDF-Suez. Plusieurs pays -France et Allemagne en tête - se sont opposés ces derniers mois à ces solutions, craignant d'affaiblir leurs champions nationaux. Ils estiment qu'une régulation renforcée et harmonisée en Europe constitue une réponse efficace aux dysfonctionnements et à la concurrence mondiale.

Concernant les tarifs régulés, la ministre française de l'Economie a assuré que les prix réglementés du gaz et de l'électricité en France ne disparaîtraient pas en 2010, date évoquée par certains acteurs du secteur de l'énergie pour leur suppression. Après l'annonce du projet de fusion entre GDF et Suez qui entraîne de facto la privatisation du gazier, associations de consommateurs et syndicats avaient émis des craintes sur un éventuel abandon des tarifs régulés fixés par l'Etat.

Etienne Guffroy (avec AFP)