Le convoyeur de fonds blessé dans l'attaque de son fourgon blindé a succombé à ses blessures au bas-ventre jeudi à la mi-journée, à l'hôpital de la Salpetrière à Paris. Son entreprise, la Brink's, avait dans un premier temps annoncé que ses blessures à l'aine ne mettaient pas sa vie en danger. Une autre personne, une passante, a été blessée plus légèrement jeudi matin, atteinte par un éclat de balle. Elle a été hospitalisée. Un bilan lourd car l'attaque a eu lieu à une heure de pointe, alors que la circulation était dense et les piétons nombreux.
Selon les premiers éléments de l'enquête, trois ou quatre malfaiteurs, se déplaçant dans deux voitures, ont attaqué vers 7h15 le fourgon blindé de la Brink's et les convoyeurs près d'une agence bancaire de la Société générale, 116 boulevard Davout dans le 20e arrondissement de la capitale. Une fusillade a suivi selon les témoins. 7 ou 8 coups de feu auraient été échangés selon la police.
D'après la Brink's, les malfaiteurs ont pris la fuite sans emporter d'argent. Par ailleurs, le convoyeur attaqué portait une valise intelligente dont l'effraction provoque un jet d'encre sur les billets, les rendant inutilisables et non un sac de billets. Ce décès porte à deux le nombre de convoyeurs de fonds tués depuis le début de l'année en France lors d'une attaque à main armée.
Un "acte odieux", c'est ce qu'ont dénoncé les syndicats des transports, CFDT et CFTC, après l'agression mortelle d'un de leur collègue. Pour la CFTC, "cette attaque pose aussi la question de la mise en circulation prochaine de véhicules semi-blindés, encore plus sensibles aux attaques que les fourgons actuels". La CFDT a appelé à un arrêt de travail à l'occasion des obsèques du convoyeur tué. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a annoncé qu'elle recevrait "dans les meilleurs délais" les représentants des convoyeurs de fonds pour examiner les conditions de leur sécurité.