Pakistan: proclamation de l'état d'urgence

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président pakistanais Pervez Musharraf a déclaré samedi l'état d'urgence alors que la Cour suprême devait statuer sur la validité de sa réélection. La Constitution a été suspendue et les médias restreints. L'ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto est arrivée samedi au Pakistan en provenance de Dubaï.

Le président pakistanais Pervez Musharraf a proclamé l'état d'urgence dans son pays. La Constitution a été suspendue. L'imposition de l'état d'urgence aura aussi pour effet d'ajourner les élections prévues pour janvier. Selon les rumeurs, cette proclamation de mesures d'exception a pour but de contrecarrer la Cour suprême qui s'apprêtait à invalider la candidature à l'élection présidentielle, le 6 octobre dernier, de Pervez Musharraf. Son mandat s'achève officiellement le 15 novembre. La Cour suprême du Pakistan a ordonné la suspension de l'état d'urgence mais le gouvernement a rejeté cette décision et a nommé un nouveau président de la Cour.

Toutes les communications téléphoniques mobiles et terrestres ont été coupées. Des restrictions ont également été imposées aux médias. C'est-à-dire toute publication diffamant Musharraf, son gouvernement ou les forces armées est désormais proscrite. Interdiction aussi pour les journaux et les télévisions de publier ou de diffuser des images de kamikazes et de leurs victimes, ainsi que des déclarations de combattants islamistes. Toute violation du décret est passible d'une peine de prison allant jusqu'à 3 ans ou d'une amende de 10 millions de roupies pakistanaises (167.000 dollars).

Le pays est confronté à une vague sans précédent de violences. Depuis la mi-juillet, le Pakistan - puissance nucléaire de 160 millions de musulmans - a été ensanglanté par une vingtaine d'attentats suicide, ayant tué 420 personnes, perpétrés par des islamistes ou attribués à cette mouvance radicale. Le pire attentat suicide de l'histoire du Pakistan a frappé Karachi, dans le sud du pays, le 18 octobre, tuant 139 personnes, le jour du retour d'exil de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto.

L'ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto est arrivée samedi au Pakistan en provenance de Dubaï. Elle a qualifiée la situation de "très difficile"."Il ne s'agit pas d'un état d'urgence, mais d'une loi martiale, et le peuple pakistanais va s'élever contre ça".