Opération "recadrage" à l'Elysée

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avec Aurélie Herbemont , modifié à
Les dissensions minent la campagne de l’UMP en Ile-de-France. Nicolas Sarkozy va intervenir.

Cela a tout d’une réunion de crise. Alors que les sondages donnent l’UMP largement perdante pour les régionales en Ile-de-France, Nicolas Sarkozy réunit mardi à l’Elysée Valérie Pécresse, la tête de liste régionale de l’UMP, ainsi que toutes les têtes de listes départementales du parti majoritaire. Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, sera également de la partie.

"Pas un monde de bisounours"

L’ambiance aura donc tout du conseil de discipline. Les mauvais camarades, soupçonnés de torpiller la campagne de l’intérieur, seront sur la sellette. Eric Raoult, qui, la semaine dernière a parlé d’une "campagne d’amateur", ne sera pas là, mais l’un de ses proches, Roger Karoutchi, reconnaît que tout ne s’est pas forcément bien passé avec la ministre. "Au moment d’une campagne électorale, vous avez des tensions", admet-il au micro d’Europe 1. "Il y en a eu au moment de la composition des listes, il y en a dans l’évolution. Mais c’est la politique. Ce n’est pas un monde de bisounours."

Celui qui avait été l’adversaire malheureux de Valérie Pécresse lors des primaires en Ile-de-France, n’écarte pas l’hypothèse de se faire taper sur les doigts. "On verra bien sur place. Il faut dépasser tout ça, dépasser les clivages et être uni", martèle-t-il.

"Elle a pris beaucoup de coups"

L’unité a beau être le mot du jour, dans l’entourage de Valérie Pécresse, on maintient que certains ont tiré contre leur camp. Pour Yves Jégo, tête de liste en Seine-et-Marne, les soutiens ont par exemple manqué au moment de l’affaire Soumaré. "Valérie s’est retrouvée dans cette tempête, esseulée. Elle a pris beaucoup de coups dans la figure, y compris de notre propre camp", déplore l’ancien ministre de l’Outre-mer.

"Ce qui est inacceptable, c’est ceux qui essaient de couler le navire, les aigris, ceux qui auraient aimé être candidats qui ne le sont pas", poursuit Yves Jégo. Puis, à l’adresse de Xavier Bertrand : "C’est vrai qu’on peut regretter que l’UMP national ne s’exprime pas. Il faudra faire le point de tout ça après les échéances."

Du côté de l’Elysée, on minimise l’importance de la réunion de mardi matin. Officiellement, ce n’est qu’un point d’étape avec les candidats pour discuter de la campagne. Officiellement…