Nucléaire : l'Iran se félicite du rapport des renseignements américains

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'Iran a salué mardi les conclusions du rapport des services de renseignement américains publié lundi et qui contredit l'administration Bush. Les autorités iraniennes auraient suspendu leur programme nucléaire dès 2003 et non pas en 2005, sans arriver à fabriquer une bombe. Selon le président américain, l'Iran reste malgré tout un danger.

"On ne peut que se féliciter quand des pays qui, par le passé, avaient des questions et des ambiguïtés sur ce dossier (...) corrigent aujourd'hui leur point de vue de manière réaliste", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki après la publication lundi d'un rapport des renseignements généraux américains qui prend à contre-sens les déclarations alarmistes du président Bush dans le dossier iranien. L'Iran aurait suspendu son programme nucléaire dès 2003 et non pas en 2005, et n'aurait jamais réussi à fabriquer une bombe. Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, cela conforme que son pays a une vocation pacifique, comme Téhéran l'a toujours affirmé.

Lerapport américain estime toutefois que la République des Mollah dispose de suffisamment d'uranium pour se doter d'une arme atomique à l'horizon 2010-2015. Et c'est précisément cela que les Occidentaux veulent retirer à l'Iran. Mais pour le porte-parole du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, la "conséquence légale de ce rapport est que le renvoi du dossier iranien au Conseil de sécurité (des Nations unies en 2006) était illégal". Le directeur général de l'AIEA Mohamed ElBaradei, a estimé de son côté que ce rapport "devrait aider à désamorcer la crise actuelle et en même temps pousser l'Iran à coopérer activement avec l'agence afin de clarifier des aspects spécifiques de son programme nucléaire passé et présent".

George Busha toutefois maintenu mardi qu'il y avait un "danger" nucléaire iranien et l'option d'un recours à la force, estimant que la "meilleure diplomatie" est celle où "toutes les options sont sur la table". La France a affirmé en réaction qu'il fallait "continuer à maintenir la pression sur l'Iran", en poursuivant "la préparation d'une résolution contraignante". L'Iran fait actuellement l'objet de trois résolutions du Conseil, dont deux assorties de sanctions, à cause de son refus de suspendre notamment son programme d'enrichissement d'uranium.