Noriega est attendu par la justice en France et au Panama

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega a fini dimanche aux Etats-Unis de purger une peine de prison pour trafic de stupéfiants. La France a demandé son extradition parce qu'il lui est reproché des faits de blanchiment d'argent. Mais le Panama, son pays d'origine, le réclame également pour des atteintes aux droits de l'homme. La décision, qui est l'aboutissement d'une longue procédure judiciaire, pourrait n'intervenir que d'ici plusieurs mois.

Manuel Noriega devait purger 30 ans de prison pour trafic de stupéfiants aux Etats-Unis. Sa peine a été réduite à 17 ans pour bonne conduite. Depuis dimanche, elle est officiellement accomplie. Ce qui ne signifie pas que l'ancien dictateur panaméen va retrouver la liberté. Deux pays exigent en effet de pouvoir juger à leur tour Noriega : la France et le Panama. La décision finale appartient à une cour d'appel fédérale américaine, après de nombreux appels déposés par les avocats de Noriega. Elle pourrait donc n'intervenir que dans quelques jours voire dans quelques mois selon certains observateurs.

Car le statut de Manuel Noriega est difficile à définir. L'ex-dictateur a été capturé en 1990 au Panama par l'armée américaine, alors qu'il avait longtemps travaillé comme informateur de la CIA et était l'allié du grand voisin américain. Ses avocats estiment désormais qu'il ne peut être envoyé en France comme détenu de droit commun alors que les Etats-Unis lui ont accordé le statut de prisonnier de guerre.

La France a déjà condamné par défaut Manuel Noriega à dix ans de prison pour blanchiment d'argent, venu du trafic de cocaïne. Une affaire qui pourrait être prescrite, selon les arguments avancés par les avocats français de Noriega mais pour laquelle la justice française voudrait organiser un nouveau procès. Par ailleurs, l'ex-dictateur panaméen est aussi réclamé par le Panama pour des violations graves des droits de l'homme et notamment son rôle présumé dans des disparitions et des meurtres d'opposants.