Au moins deux cent personnes sont venues lundi après-midi assister aux obsèques et témoigner leur soutien à la famille du jeune Nelson, 14 ans, renversé par une voiture de police le 23 juin dernier sur un passage clouté dans les quartiers Nord de Marseille. Les traces de freinage retrouvées sur place ont permis de déterminer que le chauffeur roulait à environ 70 km/heure, dans une zone où la vitesse est limitée à 50 km/h. Par ailleurs, le gyrophare du véhicule était en fonctionnement mais la sirène n'avait pas été actionnée. L'enquête devra maintenant déterminer si la voiture de police, qui allait assurer la relève de la garde de prisonniers à l'hôpital Nord de Marseille, est passée au rouge ou au vert. Les témoignages divergent sur cette question. Lundi, Jacques Beaume, procureur de la République de Marseille, avait indiqué que la mission des trois policiers présents dans le véhicule ne "rendait pas nécessaire de prendre des risques au préjudice de nos concitoyens." Le conducteur de la voiture a été mis en examen mardi pour "homicide involontaire aggravé" et laissé en liberté sous contrôle judiciaire par la juge d'instruction Carine Bargoin. Le parquet avait requis un mandat de dépôt à l'encontre du policier stagiaire, suspendu de ses fonctions par une décision administrative. Samedi, au terme d'une marche silencieuse qui a réuni 500 personnes, le père de Nelson avait demandé au parquet de faire appel de cette remise en liberté. Il pourrait être reçu dès mardi par Nicolas Sarkozy.