"Je sais bien que rien ne me rendra ma fille, tuée par M. Cantat, et que celui-ci retrouvera tôt ou tard sa liberté. Mais je crains que sa libération très anticipée n'apparaisse comme tristement significative pour tous ceux qui luttent pour que soient enfin justement sanctionnées les violences faites aux femmes " : c'est avec ces mots que Nadine Trintignant s'est adressée au juge d'application des peines dans une lettre publiée en partie dans Le Figaro ce jeudi. La mère de l'actrice Marie Trintignant, tuée par le chanteur Bertrand Cantat en juillet 2003, espère ainsi bloquer la demande de libération conditionnelle formulée par l'ancien chanteur de Noir Désir après trois ans de détention. Cette demande doit être examinée le 20 septembre prochain.
L'avis de la partie civile n'est que consultatif dans ce genre de procédure. Bertrand Cantat a été condamné à huit ans de prison par le tribunal de Vilnius en Lituanie le 29 mars 2004 pour le meurtre de sa compagne. Il est incarcéré à la prison de Muret en France depuis le 28 septembre 2004 où il est décrit comme un détenu exemplaire. Il a même bénéficié à plusieurs reprises de permissions, notamment à Noël, comme c'est le cas pour de nombreux détenus.
Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2003, une violente altercation avait éclaté entre le chanteur et sa compagne. L'actrice était décédée le 1er août 2003. Lors du procès, Bertrand Cantat avait reconnu avoir donné quatre gifles violentes à Marie Trintignant.