La mise en place, au niveau local, de la stratégie d'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy débouche pour l'UMP sur des cas d'alliance et de dissidence particulièrement complexes. Pour régler certains d'entre eux, à trois mois du scrutin municipal puis cantonal, le parti de la majorité a décidé d'exclure huit de ses adhérents vendredi. Ils n'auront plus la possibilité de se prévaloir du soutien de l'UMP pour la campagne à venir ou d'utiliser par exemple les sigles du parti, a prévenu le secrétaire général du parti, Patrick Devedjian.
Premier cas de candidat suspendu, celui de Michèle Plataret et du délégué de la circonscription qui la soutient Fabien Bresson. A Schiltigheim (Bas-Rhin), elle présente une liste contre Jean-Marie Kutner, un candidat étiqueté "Gauche moderne" mais soutenu par l'UMP. Situation inverse mais même sanction pour le docteur François Franceschi, qui se présente lui sur la liste du PS Jean-Noël Guérini à Marseille, et qui est également suspendu. Les autres candidats qui ne pourront se prévaloir du soutien de l'UMP sont Hervé Corbin, qui se présente à Cherbourg (Manche), Bruno Genzana, candidat à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Philippe Leandri, un conseiller général qui se présente à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), Philippe Tabarot qui se présente à Cannes (Alpes-Maritimes) et Marie-Anne Montchamp à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).
L'UMP s'était pourtant félicitée il y a peu de l'efficacité de sa stratégie d'ouverture. Le parti de la majorité a indiqué avoir recruté 500 candidats issus de la gauche, du centre, ou incarnant la diversité pour figurer sur ses listes dans les grandes villes lors des élections municipales de mars. Un effort que Nicolas Sarkozy jugerait encore insuffisant. Le président de la République exigerait même que deux fois plus de candidats issus de l'ouverture fassent leur entrée dans les listes UMP.