Montigny-lès-Metz : une des mères réclame des comptes à l'Etat

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Chantal Béning, mère du petit Cyril, l'un des garçons assassinés en 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle), a assigné l'Etat en justice pour "faute lourde" et "déni de justice". Patrick Dils a d'abord été condamné deux fois, puis définitivement acquitté. Ensuite, on a soupçonné Francis Heaulme. Mais faute de preuve, la justice s'apprête à prononcer un non-lieu. Une audience technique se tient ce mardi pour valider ou non l'assignation de Chantal Béning.

C'est une affaire irrésolue depuis près de 21 ans : le double meurtre de Montigny-lès-Metz en Moselle. Le 28 septembre 1986, deux enfants de huit ans, Cyril Béning et Alexandre Beckrich, sont tués à coups de pierres le long d'une voie ferrée. Dans cette affaire, la justice n'a jamais trouvé le coupable. Patrick Dils a d'abord été condamné deux fois, puis définitivement acquitté le 24 avril 2002, au motif que le double crime portait la "quasi-signature criminelle de Francis Heaulme". Mais le tueur en série, déjà condamné à six reprises pour meurtre, a toujours nié être l'auteur de ce double meurtre, même s'il a reconnu être monté sur le talus où gisaient les corps, un aveu qui a entraîné sa mise en examen dans l'affaire en juin 2006. Mais faute de preuve, la justice s'apprête à prononcer un non-lieu. Ce feuilleton judiciaire et médiatique est insupportable pour les familles des deux victimes qui ne savent toujours pas qui a tué leurs enfants. C'est pour cette raison que Chantal Béning, la mère du petit Cyril, a assigné en justice en mai 2006 l'Etat pour "faute lourde" et "déni de justice". Une audience technique est prévue mardi après-midi au tribunal de grande instance de Nancy pour valider ou non cette assignation. "Au début c'était Dils, après Heaulme, et maintenant plus personne. Ma cliente est très malheureuse dans cette affaire", a déploré l'avocate de Chantal Béning, Me Dominique Boh-Petit, qui a demandé 300.000 euros de dommages et intérêts à l'Etat. L'avocat de Chantal Béning dénonce un dossier comportant "beaucoup d'erreurs". "Les photos de la scène du crime ont été perdues, des scellées ont été détruites, les vêtements des enfants ont été jetés pendant l'autopsie et des pierres présentes sur la scène du crime n'ont pas été analysées", a-t-elle énuméré. L'hypothèse de l'implication de Francis Heaulme dans le crime de Montigny-lès-Metz a été fragilisée par les résultats négatifs d'analyses faites en avril sur l'un de ses vieux pantalons, retrouvé en octobre chez sa grand-mère à Vaux, près de Metz, où l'ADN des deux enfants n'a pas pu être détecté.