Montigny : le procureur relativise les informations du Républicain Lorrain

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Administrator User , modifié à
Le procureur de la République de Metz relativise les informations du Républicain Lorrain. Le quotidien régional le révélait dans son édition de mercredi : de nouveaux indices, susceptibles d'impliquer Francis Heaulme, ont été découverts par la gendarmerie dans l'enquête sur le meurtre de deux enfants commis en 1986 à Montigny-lès-Metz, en Moselle. Mais les traces sur le pantalon ne sont pas des traces de sang, a déclaré le procureur. Un dossier pour lequel Patrick Dils avait été condamné puis innocenté lors d'un procès en révision après quinze années passées en prison.

"Un pantalon sur lequel se trouvaient des traces (...) a effectivement été découvert à Vaux, près de Metz, au domicile de la grand-mère de Francis Heaulme", a déclaré le doyen des juges d'instruction de Metz, Thierry Monfort. Mais, rajoute-t-il, "ces traces, qui ne sont pas du sang mais qui peuvent être de la salive ou autre chose, sont actuellement comparées à l'ADN des deux victimes", Cyril Beining et Alexandre Beckrich. "Ces analyses n'ont, pour l'heure, donné aucun résultat probant", a déclaré le juge. Et d'après le procureur de la République de Metz, "l'ADN n'est vraisemblablement pas celui de Francis Heaulme". Des propos qui relativisent donc les informations du Républicain Lorrain. Dans son édition de mercredi, le journal affirme qu'un pantalon "souillé et maculé de sang" a été découvert à Vaux, dissimulé avec des relevés bancaires au nom de Francis Heaulme entre deux cloisons en plâtre, par les gendarmes de la section de recherches (SR) de Metz. Le tueur en série a été mis en examen le 9 juin 2006 dans le dossier du meurtre de deux enfants commis en 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle). Un dossier pour lequel Patrick Dils avait été condamné puis innocenté lors d'un procès en révision après quinze années passées en prison.Alexandre Beckrich et Cyril Beining, tous deux âgés de huit ans, avaient eu le crâne fracassé à coups de pierre le 28 septembre 1986 alors qu'ils jouaient sur une voie ferrée. Me Dominique Rondu, avocat de la famille Beckrich, qui reste persuadée à ce jour de la culpabilité de Patrick Dils, s'est dit "prudent" voire "un peu sceptique" à l'annonce de ces éléments dont il a eu confirmation. "Alors que l'on connaît la présence éventuelle de Francis Heaulme à Montigny ou près de Montigny au moment des faits depuis le procès en révision (de Patrick Dils), je m'étonne qu'une perquisition sérieuse, efficace, compétente n'ait pas eu lieu à l'époque". Patrick Dils, un adolescent âgé alors de 16 ans, avait été condamné en 1989 à perpétuité pour le double meurtre qu'il avait avoué plusieurs fois avant de se rétracter. Il avait obtenu la révision de son procès après la découverte de la présence de Francis Heaulme à Montigny-lès-Metz le jour du double crime. Dils avait cependant été à nouveau condamné à 25 ans de réclusion par la cour d'assises de la Marne, à Reims en 2001, avant d'être finalement acquitté en 2002 en appel par la cour d'assises de Lyon. Une nouvelle enquête de gendarmerie a établi que Heaulme travaillait à l'époque des faits dans une entreprise située à 400 mètres des lieux du crime. Des témoins entendus à Lyon ont dit l'avoir aperçu couvert de sang le jour des faits, ce qu'il a confirmé lui-même à la barre, affirmant être tombé de vélo.Heaulme a été licencié de son entreprise peu après le double meurtre et hospitalisé en psychiatrie, en raison de troubles éthyliques. Les gendarmes ont estimé que la méthode employée pour tuer les garçonnets portait sa "quasi-signature criminelle", en raison de similitudes dans le mode opératoire avec certains de ses autres crimes : cordelettes retrouvées sur les lieux, ainsi que le fait qu'une des victimes de Montigny ait été retrouvée avec le pantalon baissé. Francis Heaulme a été condamné à sept reprises pour des homicides volontaires, dont deux fois à perpétuité, depuis son arrestation en Alsace en 1992.