Madame Agnès, 36 ans, ne retournera pas en prison. Condamnée vendredi par le tribunal correctionnel de Bordeaux à douze mois de prison dont deux fermes, sa peine est couverte par la détention provisoire. Il ne lui reste qu'à régler une amende de 60.000 euros. Son concubin a lui été relaxé par les juges. Madame Agnès, ancienne prostituée, était poursuivie pour "proxénétisme". Elle organisait, pour de riches clients, des soirées coquines qui attiraient la bonne société bordelaise.
Le procureur avait requis douze mois de prison dont quatre fermes et 100.000 euros d'amende contre l'ancienne prostituée et six mois avec sursis et 50.000 euros d'amende contre son concubin. Le représentant du ministère public avait notamment comparé Madame Agnès à "Madame Claude" qui avait dirigé un réseau de prostitution de luxe dans les années 1960-70 à Paris. "Madame Agnès n'a pas l'envergure de Madame Claude mais elle en a les méthodes", avait assuré le procureur affirmant que "les faits de proxénétismes sont parfaitement caractérisés".
L'enquête avait établi que quatre femmes travaillaient avec Madame Agnès pour des soirées tarifiées de deux cents à plusieurs milliers d'euros. Mais tous les acteurs du procès ont respecté la consigne donnée par le président du tribunal dès la première audience : les noms des clients de Madame Agnès n'ont jamais été révélés.