Meurtres de Pau : un nouveau non-lieu psychiatrique requis par le parquet

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Romain Dupuy sera-t-il jugé pour le double meurtre perpétré en 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau ? La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a mis en délibéré sa décision après 3 jours de procès. L'avocat général a requis vendredi la confirmation en appel du non-lieu psychiatrique accordé au jeune homme, aujourd'hui âgé de 24 ans.

"Ma convictionest que le discernement de Romain Dupuy était aboli" au moment des faits et lors de son interpellation, a déclaré l'avocat général Philippe Faisandier. Le représentant du ministère public a requis vendredi devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau la confirmation du non-lieu psychiatrique décidé en première instance. La décision a été mise en délibéré.

L'enjeu de cet appel est de déterminer si oui ou non Romain Dupuy peut être tenu pénalement responsable des meurtres d'une infirmière et d'une aide-soignante en 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau. Il s'agit en fait de savoir si Romain Dupy pourra comparaître normalement devant une cour d'Assises. S'adressant aux familles des victimes, l'avocat général a souligné qu'un non-lieu psychiatrique, "ce n'est pas 'circulez il n'y a rien à voir'", et que la "responsabilité civile" du meurtrier "existe bel et bien". "Mais sa responsabilité pénale n'est pas engagée", a-t-il expliqué.

Appelé à témoigner mercredi, dans le cadre d'une procédure qui ne concerne que la forme et pas le fond des faits, Romain Dupuy a raconté la nuit du drame en détails. Evoquant devant la cour le moment où il a tranché la tête de l'infirmière, il a affirmé "avoir cru voir un serpent géant qui allait (l)'avaler". Pendant les trois jours d'audience, les psychiatres se sont relayés à la barre pour donner leur analyse du degré de responsabilité de Romain Dupuy au moment des faits. Le jeune homme est schizophrène, une maladie qui a aboli son discernement selon la majorité des spécialistes entendus, à l'exception d'un psychiatre.

Cohérence, force, clarté : au cours de leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles se sont eux attachés à relever les éléments de normalité dans le comportement et le discours de Romain Dupuy. Ce procès se tenait dans un contexte où la question de la responsabilité pénale est source de polémique. A la demande de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, la ministre de la Justice, a ouvert une réflexion sur une audience spécifique qui pourrait être ouverte y compris aux personnes déclarées pénalement irresponsables en raison de leur état mental.