Meurtre du petit Mathias : l'accusé se montre peu bavard

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Christian Beaulieu est jugé depuis lundi devant la cour d'assises de la Nièvre à Nevers pour le meurtre et le viol du petit Mathias Duchemin, 4 ans, en 2006. Lors de la première audience, celui que l'on surnomme "l'homme au béret" n'a pas réagi à la lecture, dans le détail, de l'acte d'accusation. Il s'est montré dans l'ensemble peu bavard, sauf pour évoquer son enfance. Ses proches l'ont décrit comme limité intellectuellement.

"Je n'ai rien à dire" : devant la cour d'assises de la Nièvre, Christian Beaulieu a pris pour la première fois la parole lundi, lors de la première audience de son procès, pour nier son implication dans le meurtre et le viol du petit Mathias. Mais ses avocats, qui décrivent celui que l'on a surnommé "l'homme au béret" comme un marginal aux capacités intellectuelles limitées, doutent qu'il puisse s'exprimer sur le crime. Au cours de la journée, interpellé plusieurs fois par la présidente de la cour d'assises, il s'est montré peu bavard. Sauf lorsque son enfance a été évoquée.

"J'ai souffert beaucoup à ma naissance, on était sept dans une pièce, on était mal nourri et les gens de l'extérieur nous donnaient à manger, des parents on n'avait rien du tout, j'ai su tout ça à ma majorité" a juste expliqué Christian Beaulieu. "Il était gentil avec tout le monde mais intellectuellement, ce n'était pas tout à fait ça", a expliqué de son côté son frère dans sa famille adoptive. Quand la présidente lui demande ce qu'il a pensé de l'arrestation de Christian Beaulieu après l'annonce du meurtre du petit Mathias, il confesse : "On a tout de suite pensé à lui".

La lecture de l'acte d'accusation, où sont détaillés les faits et racontée la nuit du meurtre, a été une épreuve particulièrement difficile pour la famille de la petite victime. Le père et la mère de Mathias n'ont eu aucun regard pour Christian Beaulieu. Le samedi 6 mai 2006 était censé être un soir de fête. Les parents du petit Mathias assistaient à une soirée réunissant quelque 150 personnes à la salle des fêtes de Moulins-Engilbert. Les enfants jouaient devant l'établissement parmi lesquels Mathias, 4 ans. L'enfant a été retrouvé mort le lendemain matin, non loin. Son corps dévêtu avait été enterré au bord d'une rivière. L'autopsie a établi que le petit garçon avait été violé par son agresseur. Les hypothèses d'un décès par noyade ou par suffocation ont été avancées par les médecins légistes. Près de 80 gendarmes se lancent à la poursuite du meurtrier. Christian Beaulieu, 57 ans, est interpellé chez lui, à Moulins-Engilbert, le 12 mai et placé en garde à vue. Il reconnaît alors être l'auteur du meurtre de l'enfant devant les gendarmes. Mais il se rétracte par la suite. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Son ancienne concubine, Marie-Jeanne Hoffmann, 49 ans, est accusée de non-dénonciation de crime. A la barre lundi, elle a expliqué qu'elle le surveillait "car il avait tendance à regarder les petites filles". Christian Beaulieu a déjà fait l'objet de deux enquêtes pour des attentats à la pudeur sur des enfants en 1982 et en 1988. Marie-Jeanne Hoffman a aussi expliqué à la barre que "sa vie a été un calvaire". Elle encourt elle trois ans de prison.