Médecine : les dépassements d'honoraires explosent

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Administrator User , modifié à
La pratique des dépassements d'honoraires au-delà des tarifs permettant un remboursement par la Sécurité sociale s'est généralisée et son impact financier remet en cause l'accès aux soins. C'est la conclusion d'un rapport officiel publié par Le Point. Ces dépassements ont atteint près de deux milliards d'euros en 2005.

Les dépassements d'honoraires payés par les Français "constituent un recul de la solidarité nationale" et sont "contraires aux principes fondateurs de l'assurance-maladie", selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales publié par Le Point. Cette étude, première du genre, menée entre juin 2006 et février 2007, montre que le montant des dépassements d'honoraires a doublé en 15 ans en valeur réelle. Si elle est contenue chez les généralistes, la pratique est devenue quasi-constante chez les spécialistes et ces dépassements ont atteint près de deux milliards d'euros en 2005. 1,5 milliards d'euros de dépassements d'honoraires viennent des cabinets médicaux, les 500 autres millions provenant des interventions pratiquées à l'hôpital ou en clinique, souligne l'Igas. Ainsi, pour un accouchement, une somme est laissée à la charge de la jeune mère dans la moitié des cas et elle est en moyenne de 74 euros à l'hôpital et 178 euros en clinique. Pour le port d'une prothèse de hanche, 72% des patients doivent payer de leur poche en moyenne 225 euros dans le public, et 454 euros dans le privé. Pour une opération de la cataracte, 71% des patients doivent payer en moyenne 91 euros dans le public et 200 euros dans le privé. Enfin, pour une coloscopie, la proportion des patients qui doit payer est de 66%, pour un montant moyen de 60 euros dans le public et 105 euros dans le privé. Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française, demande au gouvernement de rendre public immédiatement le rapport de l'Igas. Il appelle également les candidats à l'élection présidentielle à "faire connaître leurs propositions pour mettre un terme à cette évolution malsaine du système de santé". Selon Le Point, les rapporteurs de l'Igas proposent une réforme du système, avec comme solution possible une limitation autoritaire des possibilités de dépassement, compensée par des compléments de rémunération liés à la performance.