Un nouveau pôle transports a été inauguré lundi à la gare Marseille-Saint-Charles, après dix ans de travaux pour moderniser l'une des dix premières gares de France qui accueille 45.000 voyageurs par jour. Le projet de rénovation, lancé en 1997, a été retardé notamment par l'ampleur du chantier et son financement. Il a notamment fallu creuser un tunnel routier sous les célèbres escaliers datant de 1928 et classés monument historique, rénover la gare routière attenante, construire des places de parking et des voies ferrées, installer un nouveau poste d'aiguillage informatisé pour accueillir en juin 2001 le TGV Méditerranée. Son coût final est de 220 millions d'euros pour des prévisions initiales d'environ 150 millions.
Le symbole de cette rénovation est une nouvelle halle voyageurs, la Halle Honnorat (du nom d'un ancien maire de Marseille qui avait percé au XIXe siècle la rue attenante), qui devient l'un des plus vastes édifices de la cité phocéenne. Confiée à l'architecte de la SNCF, Jean-Marie Duthilleul, le bâtiment prolonge l'ancienne gare du milieu du XIXe siècle et triple la largeur de sa façade. Longue de 160 mètres et d'une superficie de 6.400 m2, la halle a une façade vitrée protégée par une colonnade de 64 piles en pierres taillées pouvant dépasser douze mètres de hauteur et distantes de 2,2 mètres chacune. A l'intérieur, elle est conçue comme e rue avec des services et des commerces, ponctuée de 24 pins reconstitués à partir d'éléments naturels.
Dotée de 25 nouveaux commerces, équipée en WiFi, entièrement accessible aux handicapés, la nouvelle gare Saint-Charles devient ainsi "l'une des gares les plus animées en France", a déclaré la présidente de la SNCF Anne-Marie Idrac lors de l'inauguration. Cette gare rénovée va assurer l'intermodalité entre transports ferroviaires, routiers et urbains, a ajouté Anne-Marie Idrac aux côtés d'élus et responsables locaux et régionaux ainsi que du vice-président de la Commission européenne chargé des Transports, Jacques Barrot.
Anne-Marie Idrac s'est exprimé sous les sifflets et les cornes de brume d'une cinquantaine de cheminots de Sud-Rail, qui étaient venus protester contre "le simulacre de négociations" sur les retraites et qui ont été rejoints par des étudiants.