Loi Neuwirth : la pilule contraceptive a 40 ans

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le 19 décembre 1967, la loi Neuwirth légalisant la contraception et la mise à disposition de la pilule est adoptée à l'Assemblée nationale. Quarante ans plus tard, 60% des Françaises de 20 à 44 ans ont dans leur sac à main une petite boite de comprimés à prendre chaque jour. Mais ce symbole de liberté est parfois aujourd'hui vue par la jeune génération comme une contrainte.

Vote nocturne alors que les bancs de l'assemblée sont clairsemés et à main levée pour que le nom de ceux qui ont voté "pour" ne soit pas connu : le 19 décembre 1967, c'est en catimini que la loi Neuwirth qui légalise le recours à la pilule contraceptive est adoptée. Les décrets d'application mettront encore plusieurs mois à paraître pour permettre notamment la publicité autour de la contraception. A l'époque, la pilule est un des symboles de la libération des femmes, qui peuvent enfin avoir une sexualité libre. Quarante ans plus tard, la jeune génération semble désormais ne voir que les contraintes qu'impose la pilule.

Le député de droite Lucien Neuwirth a découvert la pilule en Angleterre avant de prendre conscience de l'urgence de son autorisation dans la Loire, son département ouvrier où les avortements clandestins accompagnent la misère des femmes. "Fossoyeur de la France", "assassin d'enfants", promoteur du relâchement des moeurs, Lucien Neuwirth a du batailler contre sa propre majorité pour obtenir cette autorisation. Mais la proposition de loi qui est définitivement votée l'est dans une version très édulcorée. Excluant dans un premier temps les mineures.

Un comprimé par jour à heure fixe, chaque jour : la pilule, prise en suivant scrupuleusement les consignes, est aujourd'hui un mode de contraception sûr. Elle est utilisée par 60% des Françaises âgées de 20 à 44 ans. Pourtant une grossesse sur trois reste encore non prévue en France et le nombre d'IVG ne baisse pas. Les jeunes utilisatrices n'osent pas toujours pousser la porte du cabinet d'un gynécologue et en parler à leur entourage. La pilule du lendemain, qui n'est pourtant pas un moyen de contraception, en prend parfois la place. Autre difficulté : le prix. Certaines plaquettes, en particulier celle qui sont micro-dosées, et ont donc moins d'effets secondaires, ne sont pas remboursées.