Pour les Nations-Unies, il y aura bien un tribunal international pour juger ceux qui ont orchestré l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais en février 2005, mort dans un attentat à la voiture piégée. Le projet de résolution, parrainé par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, prévoit la tenue d'un tribunal spécial malgré l'opposition de plusieurs pays, notamment la Syrie, accusée par les dirigeants libanais d'avoir commandité l'assassinat de Rafic Hariri. La Russie, pays membre du Conseil de sécurité s'oppose quant à elle au caractère obligatoire de ce tribunal. Malgré ces dissensions, hier la résolution portant sur la mise en place du tribunal a bien été présentée. Elle devrait être votée mercredi prochain et répond à une demande formulée par le gouvernement libanais. Pourtant les affrontements qui ont eu lieu ces derniers jours au Liban avaient compromis l'espoir d'une tenue rapide d'un tribunal international. Depuis une semaine, l'armée libanaise s'oppose aux groupes terroristes proches d'Al Qaida dans le Nord-Liban, tandis que plusieurs attentats ont touché Beyrouth. Mais pour les pays occidentaux, cette violence ne remet pas en cause la nécessité du tribunal. Bernard Kouchner, le nouveau ministre des Affaires étrangères, en visite au Liban, a déclaré sur l'antenne d'Europe 1, que la "France voulait absolument la création de ce tribunal chargé de juger les assassins d'Hariri".