Liban : le Fatah al Islam ne rendra pas les armes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les combats se sont poursuivis samedi autour du camp de Nahr el Bared, près de la ville de Tripoli, dans le nord du Liban, entre l'armée libanaise et les miliciens islamistes du Fatah al Islam. Samedi matin, le Fatah al Islam a annoncé qu'il ne se livrerait pas à l'armée libanaise. Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a réaffirmé que les militants du groupe n'avaient d'autre choix que la reddition.

Les miliciens islamistes du Fatah al Islam ont exclu de rendre les armes. "Nous ne livrerons pas nos armes parce que c'est notre fierté. Nous n'envisageons même pas de nous rendre", a déclaré un porte-parole du groupe. Une délégation de chefs religieux palestiniens a lancé un appel au cessez-le-feu afin de permettre l'évacuation des blessés et l'inhumation des morts. De son côté, le Premier ministre libanais Fouad Siniora a réaffirmé samedi que les militants du Fatah al Islam n'avaient d'autre choix que la reddition. "Nous sommes en face d'une bande terroriste", a-t-il dit à la chaîne de télévision Al Arabiya. "Le gouvernement et l'armée ont cherché ces 14 derniers jours à trouver une solution qui leur permettrait de se rendre, car ce qu'ils ont fait contre l'armée libanaise et l'Etat libanais rend impossible tout accord de cessez-le-feu ou de compromis", a-t-il souligné. Dimanche, cela fera deux semaines que les combats ont éclaté dans le camp de Nahr el Bared dans le nord du Liban, entre l'armée libanaise et le Fatah al Islam. Depuis le 20 mai, ils ont fait au moins 106 morts dont 41 militaires, et des centaines de blessés. Samedi à la mi-journée, le fracas des explosions et des rafales de mitrailleuse retentissaient autour du camp, bombardé par l'armée libanaise et au-dessus duquel s'élevaient des colonnes de fumée noire. Un hélicoptère Gazelle de l'armée a tiré deux roquettes et mitraillé des positions des islamistes à la lisière du camp qui borde la Méditerranée. Les deux plus hauts bâtiments du camp ont été détruits. Selon des habitants, l'étendue des dégâts est très importante, d'autres bâtiments, des maisons et des magasins ont été réduits en ruines. "Cela nous fait mal d'avoir à braquer nos armes sur le camp (...) Nous vous appelons à être patients et à expulser les criminels qui se cachent parmi vous", a dit l'armée dans un appel aux réfugiés qui se trouvent toujours à Nahr el Bared. Au large de la côte, des navires de la marine libanaise ont essuyé des tirs en provenance du camp.Les violences, les plus graves sur la scène intérieure depuis la guerre civile libanaise de 1975-1990, ont éclaté le 20 mai dernier à Nahr el Bared, l'un des douze camps de réfugiés palestiniens répartis sur le territoire libanais. D'après le gouvernement libanais, ce sont les islamistes armés du Fatah al Islam qui ont déclenché la crise lorsqu'ils ont attaqué des positions de l'armée autour du camp. De leur côté, les miliciens affirment qu'ils ont agi en légitime défense. Avant le début des affrontements, le camp de Nahr el Bared, créé en 1948, abritait 40.000 réfugiés environ, soit 10% des réfugiés palestiniens vivant depuis un demi-siècle au Liban. On estime que 25.000 d'entre eux ont fui le camp, où les conditions de vie sont de plus en plus difficiles. L'eau, l'électricité et la nourriture manquent. En vertu d'un accord interarabe de 1969, l'armée libanaise ne peut pénétrer dans ces camps.