Les socialistes perdent le pari de la mobilisation

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après une campagne axée sur des appels à la participation, le Parti socialiste a perdu son pari de faire revenir vers les urnes les 17 millions d'électeurs qui avaient voté pour Ségolène Royal à l'élection présidentielle. Les dirigeants du PS ont appelé au sursaut le 17 juin pour contrer une droite "absolue" après le premier tour des élections législatives marqué par une abstention record.

Tout au long de la campagne, le PS avait appelé à la mobilisation pour le premier tour des législatives. Mais l'abstention est de plus de 39%, un record depuis 1958. Le PS et ses alliés totalisent un peu moins de 36% des voix. Au total, l'opposition aura entre 120 et 160 sièges. En 1993, le PS avait été laminé, ne sauvant que 53 sièges - une débâcle à laquelle aucun "éléphant" ne voulait croire dimanche. Pour favoriser ce "sursaut démocratique", le PS organisera deux grands meetings avant le second tour le 17 juin, l'un mardi soir en région parisienne et l'autre jeudi. Misant une fois encore sur les reports de voix des centristes - une stratégie qui avait pourtant échoué lors de la présidentielle - François Hollande s'est tourné vers "tous les républicains" pour faire barrage à la vague bleue. Pour construire une "gauche neuve (...) qui se préparera aux victoires de demain", Ségolène Royal s'est tournée en particulier vers les jeunes qui sont selon elle "les plus menacés" par une vague bleue. "D'autres urnes peuvent parler dimanche prochain", a assuré l'ancienne candidate à l'Elysée. Pour Claude Bartolone, "il est très difficile ce soir d'avoir une idée de la configuration du groupe et c'est pourquoi il faut une mobilisation totale de tous les électeurs du 6 mai". "Le pari que nous avons perdu, c'est de transformer les électeurs anti-Sarkozy en électeurs socialistes", a déclaré le député sortant de Seine-Saint-Denis. La participation en berne au niveau national a baissé encore plus nettement dans les quartiers populaires, qui avaient offert à Ségolène Royal ses meilleurs scores le 6 mai. "Les banlieues n'ont plus peur de Sarkozy, c'est l'effet Rachida Dati", dit un proche de Dominique Strauss-Kahn en allusion à la ministre de la Justice, issue de l'immigration., L'étalage de divisions internes a également joué, estiment nombre de socialistes. Pour Julien Dray, la droite "a mieux tiré la leçon" de l'unité que les socialistes. "Il faut cesser les divisions, cesser les querelles, se mettre à travailler sérieusement, observer, ne pas faire de l'obstruction systématique". Au cours des dix derniers jours, Ségolène Royal a surtout volé à la rescousse de ses proches en campagne afin d'assurer leur entrée à l'Assemblée, où elle ne siègera pas, et donc leur poids au sein du futur groupe parlementaire. Plusieurs de ses anciens collaborateurs de campagne présidentielle sont en difficulté, comme Jean-Louis Bianco dans les Alpes-de-Haute-Provence ou Arnaud Montebourg en Haute-Saône, tous deux en ballottage défavorable face à l'UMP.