Les salariés de Charles Jourdan redoutent un pillage de leur marque

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après le retrait de l'Américain Omniscent, qui restait seul en lice pour la reprise du chausseur Charles Jourdan, le tribunal de commerce de Romans a placé lundi l'entreprise de luxe en liquidation judiciaire. Cette décision devrait entraîner le licenciement des 198 salariés de Jourdan. Si leur usine va bien être fermée, leur marque pourrait elle être rachetée et exploitée ailleurs.

Omniscent, développeur de marques basé en Floride, était le dernier espoir des 198 salariés de Charles Jourdan pour sauver leur entreprise. Le seul candidat à la reprise, qui avait obtenu un délai supplémentaire de 15 jours pour confirmer son offre, a finalement décidé de se retirer. Omniscent avait comme projet de s'associer à la famille Hilton pour "relancer la fabrication du très haut de gamme" à Romans et du "moyenne gamme" chez un sous-traitant espagnol. Mais pour expliquer son retrait lors de cette ultime étape judiciaire, les dirigeants d'Omniscent ont expliqué craindre de ne pouvoir disposer librement de la marque "Charles Jourdan" notamment aux Etats-Unis.

Le placement en redressement judiciaire de Charles Jourdan a donc été décidé lundi par le tribunal de commerce de Romans. La société qui accuse une dette de plus de 2 millions d'euros, avait été placée en redressement judiciaire le 12 septembre, et ce pour la troisième fois depuis 2003. Cette décision doit entraîner le licenciement des 198 salariés du chausseur. Un choc pour la ville de Romans en Isère, proclamée capitale de la chaussures, et qui perd là un de ses fleurons, sinon sa marque prestigieuse de référence.

Leur usine fermée, les salariés de Charles Jourdan craignent désormais que leur marque ne renaisse ailleurs. Le maire de Romans, Henri Bertholet, redoute notamment que cette procédure d'appels d'offres pour une éventuelle reprise de la marque, de l'usine et de ses salariés ait été volontairement ignorée par certains investisseurs qui attendaient la liquidation judiciaire pour pouvoir racheter la marque seule. "Charles Jourdan", le nom, symbole prestigieux notamment aux Etats-Unis, devrait être mise en vente aux enchères dans les semaines à venir en Suisse.