Les politiques aux abonnés absents

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avec David Doukhan , modifié à
Faisant fi de la journée de Solidarité, ils sont très nombreux à chômer pour le Lundi de Pentecôte.

C’est bien connu, l’exemple doit venir d’en haut. Pour le Lundi de Pentecôte, transformé depuis cinq ans par le gouvernement Raffarin en journée de Solidarité pour les personnes âgées, l’adage ne se vérifie pourtant pas. La plupart des hommes et femmes politiques ont en effet décidé de ne pas travailler. Cette semaine, les agendas des ministres, mais aussi du Premier ministre et de Nicolas Sarkozy, ne commencent ainsi qu’au mardi 25 mai.

"On est revenu à la case départ"

Le président de la République n’est toutefois pas resté totalement inactif, puisqu’il s’est offert, en compagnie de son épouse, un bain de foule champêtre sur les Champs-Elysées, transformés le temps d’un week-end en jardin, pour l’opération Nature capitale. A Matignon, pas de travail au programme, même si on assure que le Premier ministre est à Paris. Du côté de l’assemblée nationale, c’est la pause, et les travaux ne reprendront que demain avec les traditionnelles questions au gouvernement.

Quant aux partis politiques, ils sont toujours en week-end. Le PS comme l’UMP ont reporté leur point presse hebdomadaire. Le porte-parole du Parti socialiste ne répond même pas au téléphone, et Dominique Paillé, son homologue à l’UMP, qui lui est resté joignable, assume cette journée toujours fériée : "C’est tout à fait logique. On est revenu à la case départ, et à partir de ce moment-là, le comportement d’aujourd’hui est celui d’hier, avant la réforme mise en œuvre par le gouvernement Raffarin."

"D’autres formes de solidarité"

Et de poursuivre : "Aujourd’hui, 20% des Français travaillent, c’est-à-dire exactement ou presque le nombre de ceux qui étaient au boulot alors même que le lundi de Pentecôte était férié. Je crois qu’il faut regarder qu’il n’y a pas d’autres marques ou formes de solidarité plus performantes". Jean-Pierre Raffarin, à l’origine de la mesure après la canicule meurtrière de 2003, appréciera.

Dès le début, ils étaient nombreux à l’UMP à n’avoir jamais été convaincus par cette journée de Solidarité. Constatant son échec, le parti majoritaire réfléchit donc à un moyen alternatif pour financer l’aide aux personnes âgées.