Les officiers de police en grève

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
C'est une grève symbolique qu'entament ce jeudi les officiers de police. Ils vont déposer leurs armes et leurs téléphones portables sur les bureaux de leurs chefs de service pour protester contre un changement de statut qui modifie le paiement des heures supplémentaires. Concrètement, les policiers n'auront plus de limite pour leur temps de travail, mais en contrepartie leur salaire sera augmenté de 15 euros à 20 euros par mois.

Extériorisation d'un vif mécontent pour les uns, grève du zèle pour les autres : le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) et Synergie, deux syndicats qui représentent 98% des officiers de police, appellent jeudi leurs adhérents à se mobiliser pour protester contre les propositions du ministère de l'Intérieur concernant leur passage au statut de cadre. C'est aujourd'hui que se tient une nouvelle réunion de négociations sur les questions de temps de travail liées au statut de cadre, une réunion que les syndicats qualifient déjà "de la dernière chance".

Les officiers de police sont donc invités ce jeudi par les deux syndicats à déposer "dès la prise de service et pour la durée de la journée", leurs téléphones administratifs (fixes ou portables) dans les bureaux de leurs chefs de service afin de symboliser "l'absence d'écoute de l'administration", selon le Snop. De son côté le syndicat Synergie Officiers va plus loin : outre les téléphones de service, il invite ses adhérents à déposer également leur arme auprès de leur chef et d'observer une grève du zèle. Celle-ci doit se traduire par "un strict respect" des horaires, du code de procédure pénale, du code de la route lors des déplacements professionnels, ainsi que par un "report systématique des affaires non urgentes".

Les syndicats accusent le ministère de l'Intérieur de violer les termes d'un protocole d'accord de 2004, signé par les syndicats et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Ce protocole, prévoyant le passage des 12.000 officiers de police au statut de cadre au 1er janvier 2008, impliquait de nouvelles conditions de travail et un autre régime indemnitaire. Mais selon Synergie, le ministère de l'Intérieur se situe désormais en deçà de ce qui était prévu dans le document de 2004 et affirme qu'il n'y aura désormais plus de limite du temps de travail, pour 15 euros à 20 euros de plus par mois, et que les officiers pourront être rappelés jour et nuit, sans pouvoir récupérer les week-ends de travail.

Le principe d'une manifestation nationale unitaire dans la foulée de cette journée de grogne a déjà été arrêté par les deux syndicats pour le 8 novembre au cas où ils n'obtiendraient pas satisfaction. Par ailleurs, les syndicats négocient actuellement un règlement des heures supplémentaires qui leur sont dues depuis des années et qui atteindraient les cinq millions d'heures, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, six à sept millions selon les syndicats.