Les indemnités de Noël Forgeard font rugir la gauche

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Administrator User , modifié à
La gauche a vivement dénoncé mercredi l'indemnité de départ de Noël Forgeard du groupe EADS, dont la filiale Airbus prévoit de supprimer 10.000 emplois sur quatre ans. L'ancien coprésident exécutif a perçu plus de six millions d'euros en quittant le groupe d'aéronautique, de défense et d'espace en juillet 2006, auxquels il faut ajouter une indemnité "de non concurrence" de près de 2,5 millions d'euros

Ségolène Royal n'a pas mâché ses mots à l'égard du parachute doré touché par Noël Forgeard lors de son départ d'EADS. "C'est un scandale, c'est une provocation, surtout dans cette entreprise où l'Etat est actionnaire, l'Etat aurait très bien pu s'opposer à cette façon de faire", a-t-elle déclaré sur France 2."Il faut mettre fin à ce système ultralibéral qui fait que ce sont toujours les salariés dans la politique que la droite a menée qui payent les difficultés des entreprises et les erreurs surtout du patronat", a-t-elle ajouté. L'Etat français possède 15% du capital d'EADS. "L'Etat étant actionnaire de référence du groupe EADS, il est évident que le gouvernement a autorisé le versement de ces indemnités", a critiqué le PS dans un communiqué. Le PS "renouvelle son engagement d'encadrer par la loi le montant et les conditions de versements des rémunérations des dirigeants, en particulier les stock-options et les indemnités de départ de toutes natures", poursuit le communiqué. "Celui qui ne paie pas le ticket de RER va en prison, celui qui vole et met au chômage des milliers de salariés touche des millions", s'est indigné José Bové, candidat altermondialiste à l'élection présidentielle, dans un communiqué.Se disant "écoeuré par ces patrons qui jettent les travailleurs comme des Kleenex et s'en mettent plein les poches avant de partir", il a demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les "patrons voyous". Olivier Besancenot, candidat de la LCR, a également qualifié ces indemnités de "scandale" et jugé qu'"une fois de plus les grands patrons s'en mettent plein les poches". "De l'argent, il y en a, le problème c'est qu'il est mal réparti et que les inégalités s'accroissent : il va toujours aux mêmes, à une petite minorité de privilégiés, de financiers et des patrons des grandes entreprises", a-t-il expliqué dans un communiqué. "La rémunération des grands patrons doit cesser d'être une zone de non droit", a estimé la candidate communiste Marie-George Buffet, selon qui "ces chiffres donnent la nausée". La candidate communiste a ajouté : "J'entends déjà les Dupont et Dupond de la droite, le couple Sarkozy/Bayrou, s'en prendre encore une fois aux parachutes dorés, aux patrons voyous. Mais cette comédie ne trompe personne".