Les francophones pessimistes sur l'avenir de la Belgique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Selon un sondage réalisé jeudi, une majorité de francophones de Belgique estiment que la crise se durcit dans leur pays, que les négociations avec les Flamands ne peuvent plus avancer et, à terme, ils sont 43% à penser qu'une scission du pays est possible. De fait, le vote mercredi par les députés flamands d'une proposition de loi qui encadre le droit de vote des francophones a suspendu des négociations qui patinaient depuis plusieurs mois. Le roi des Belges a pourtant invité les différents acteurs à poursuivre le dialogue.

53% des francophones de Belgique estiment que les négociations en cours pour la formation d'un gouvernement de coalition sont définitivement bloquées : c'est le résultat d'un sondage effectué jeudi, au lendemain du vote d'une proposition de loi qui a provoqué un véritable clash entre Flamands et francophones. Ce texte, approuvé en commission par une majorité de députés flamands, prévoit de réduire les droits de vote des francophones qui vivent en périphérie de Bruxelles. Une décision vue par les francophones comme un véritable coup de force et qui pourrait définitivement plomber les négociations déjà difficiles entamées il y a cinq mois.

A terme, c'est même une menace de scissionqui pèse sur la Belgique. Cette idée n'est pas approuvée par une majorité de francophones belges mais elle fait son chemin. Selon 43% des personnes interrogées, le vote de ce texte ouvre la voie à un démantèlement du pays. L'adoption de cette loi est "grave" et "constitue une agression politique grave à l'égard des francophones et rompt l'équilibre national", ont confirmé mercredi les dirigeants des partis francophones.

Pour sortir du conflit, le roi Albert II a publiquement demandé aux présidents des deux chambres du Parlement d'entamer un "dialogue" sur les institutions du pays afin de "renforcer la cohésion" entre Flamands et francophones. Il doit aussi recevoir jeudi le leader chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, qui tente depuis cinq mois de former un gouvernement. Il a déjà échoué une première fois en août mais pourrait conserver la confiance du roi des Belges dans ces négociations délicates. Les partis francophones ont eux décidé de déclencher une procédure dite du "conflit d'intérêt", qui permet à une communauté de bloquer pendant plusieurs mois l'adoption d'un texte jugé contraire à ses intérêts. La presse francophone estime quant à elle que, quoi qu'il arrive dans les semaines à venir, une certaine idée de la Belgique est déjà morte.