Les enfants d'Ingrid Betancourt demandent l'aide des Etats-Unis

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au 2.000e jour de captivité d'Ingrid Betancourt, la famille de la Franco-Colombienne s'est retrouvée à Paris jeudi pour lancer un nouvel appel à la mobilisation. Pour obtenir la libération de l'otage des Farc, Mélanie Betancourt demande aujourd'hui que les Etats-Unis fassent pression sur le gouvernement colombien pour accélerer les négociations avec la guérilla marxiste.

Les autorités colombiennes l'ont avoué mercredi : elles n'ont aucune nouvelle d'Ingrid Betancourt. Au 2.000e jour de captivité de la Franco-Colombienne et dans l'espoir d'obtenir enfin une preuve de vie et à terme sa libération, les proches d'Ingrid Betancourt se sont réunis jeudi à Paris. Depuis leur stand installé à Paris Plage, Mélanie Betancourt a rappelé l'importance de la mobilisation de la communauté internationale en général et des Etats-Unis en particulier. Pour la famille d'Ingrid Betancourt, les Américains sont aujourd'hui les seuls partenaires économiques du gouvernement colombien capables d'exercer une pression assez forte sur Alvaro Uribe. Le président colombien est le seul, à son tour, à pouvoir ouvrir des négociations avec la guérilla marxiste des Farc qui détient Ingrid Betancourt. Les Farc exigent la signature d'un accord humanitaire, c'est-à-dire un échange entre les otages et certains membres des Farc détenus dans les prisons colombiennes. Et comme préalable à toute discussion, ils demandent également la mise en place d'une zone démilitarisée où pourraient se dérouler les négociations. Or cette guérilla détient également trois otages américains. Les Etats-Unis, qui fournissent une très importante aide économique à la Colombie au nom de la lutte anti-drogue, sont un partenaire incontournable dans les négociations pour la famille d'Ingrid Betancourt. Fabrice Delloye, le premier mari de la Franco-Colombienne, a souligné que Nicolas Sarkozy s'était "considérablement engagé" à faire "tout ce qui était en son pouvoir" pour faire libérer Ingrid. Mais cela ne semble pas suffisant : " Nous sommes face deux intransigeances, celle des Farc qui veulent un accord humanitaire dans des conditions très difficiles à obtenir, et de l'autre côté, le président colombien qui ne veut pas entendre parler d'accord humanitaire". Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, a lui réaffirmé que la détermination de l'Etat français à faire libérer Ingrid Betancourt était sans faille. Il a plaidé pour une action commune de la France, la Suisse, l'Espagne et l'Union européenne. Ingrid Betancourt a disparu le 23 février 2002 alors qu'elle se rendait au sud ouest de la Colombie, une zone réputée pour être le territoire des Farc, la principale guérilla du pays. Elle était en campagne pour l'élection présidentielle au nom du parti écologiste colombien, décidée coûte de coûte et malgré le danger à parcourir tout le pays. C'est ce jour-là que les guérilleros des Farc ont fait d'elle une otage politique, peut-être la plus importante qu'ils détiennent. Pour les opposants aux Farc, ils ne sont qu'un groupe de trafiquants qui se sont enrichis grâce au trafic de drogue. Pour leurs partisans, ils sont des combattants marxistes qui veulent réformer profondément l'Etat colombien et une force politique à part entière. Les Farc détiennent environ 4.000 otages économiques, enlevés contre rançon, et une quarantaine d'otages dits politiques comme Ingrid Betancourt. Les 2.000 jours de détention d'Ingrid Betancourt ne font d'ailleurs pas la Une dans la presse colombienne où on comprend mal la mobilisation internationale autour de cette seule otage parfois vue comme une "étrangère".