La SNCF a empoché un bénéfice de 652 millions d'euros l'an dernier. C'est le résultat qu'a présenté la nouvelle présidente, Anne-Marie Idrac, mercredi, en conseil d'administration. Le groupe estime que ces résultats confirment le "dynamisme commercial du métier voyageurs", mais également une "situation d'urgence" pour le fret malgré "la poursuite du redressement du métier transport et logistique". "La viabilité économique de l'activité est mise en cause. De surcroît, la concurrence ferroviaire, désormais présente et pugnace, modifie fortement les conditions du marché sur les prix, la relation commerciale, la qualité du service rendu, tandis que les clients rationalisent leur logistique et travaillent à flux tendus", souligne la SNCF. Pour remettre le fret sur les bons rails, le groupe entend mettre en oeuvre un plan qui vise notamment à "restaurer à court terme une qualité du service plus fiable", à "mettre en oeuvre l'intégration industrielle de l'activité", ou encore à "conduire à l'automne une négociation sociale spécifique au fret sur de nouvelles conditions d'emploi et leurs contreparties". "En plus de ce programme d'actions, l'entreprise souhaite des mesures politiques fortes pour faire du fret un moteur du développement durable : équité concurrentielle entre le ferroviaire et la route, entre la SNCF et les nouveaux entrants et adaptation de la gestion du réseau aux besoins du transport de marchandises". Dans le détail, l'activité "voyageurs" a enregistré un chiffre d'affaires de 11,1 milliards d'euros (+6%) et un résultat courant de 700 millions (+8%), pour un taux de rentabilité courante de 6,3%. La branche "France Europe", dont le chiffre d'affaires a progressé de 5%, a notamment connu une nouvelle croissance du trafic (+2,5% pour le TGV, +4,9% pour l'Eurostar et +6,0% pour le Thalys) et a bénéficié de l'accélération des volumes d'affaires du site Voyages-sncf.com (+33%) et de la progression des recettes commerciales en gares. La branche Transport Public, dont la croissance commerciale a été de 5%, confirme pour sa part son dynamisme, en particulier en France avec le développement des offres TER (trafics en hausse de 9,6%) et Transilien (trafics en hausse de 4%). Pour l'avenir, 2007 sera notamment marquée pour la SNCF par l'entrée en service, le 10 juin, de la ligne à grande vitesse est-européenne, sur laquelle la vitesse commerciale atteindra 320 km/h - un record en Europe. Elle mettra Paris à 2h20 de Strasbourg contre 3h50 actuellement. Reims se trouvera à 45 minutes de la capitale, Metz et Nancy à 90 minutes et Luxembourg à 2h15. La SNCF compte attirer 11,5 millions de voyageurs par an sur la ligne, soit une hausse de 65% de la fréquentation.