Les Farc exigent la démission d'Uribe contre la libération d'otages

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le numéro 2 des Farc, Raul Reyes, a affirmé mercredi que le président colombien Alvaro Uribe était le principal obstacle à la réalisation d'un échange d'otages de la guérilla contre des prisonniers du gouvernement. Il réclame donc la démission immédiate du chef de l'Etat et de son gouvernement pour permettre la libération de tous les séquestrés. Celle de Clara Rojas semble déjà "en cours".

Raul Reyes dénonce"l'obstruction obstinée" du président colombien à tout accord de libération des otages. Selon le numéro 2 des Farc, la "démission immédiate d'Uribe et de tout son gouvernement garantirait la libération de tous les prisonniers par le biais de la signature d'un accord humanitaire sans obstacles". Cette exigence des Farc a été diffusée mercredi par l'agence Anncol, réputée pour être proche de la guérilla. Une proposition extrême à laquelle le gouvernement colombien n'a pas répondu. Mais qui semble indiquer que la guérilla est décidée à engager un bras de fer avec Alvaro Uribe.

Mardi, les Farc avaient pourtant fait un premier pas en faveur des otages en s'engageant à libérer trois séquestrés dont l'ancienne collaboratrice d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas, et son fils Emmanuel né en captivité. Ce devrait être chose faite dans les jours à venir car le processus est "enc orus" selon Fabrice Delloye, le mari d'Ingrid Betancourt. Mais en échange de la libération de cette dernière et de 44 autres otages politiques dont 3 Américains, Les Farc ne se contenteront pas d'un geste unilatéral. La guérilla exige la libération de 500 des leurs détenus dans les prisons colombiennes, soit la conclusion d'un accord humanitaire.

Parmi les partenaires de ce possible accord, la France s'est dite prête à accueillir ces guérilleros une fois libres. Selon le chef rebelle Raul Reyes, si Alvaro Uribe quittait le pouvoir, "les gouvernements et peuples amis de l'accord humanitaire et de la paix en Colombie seraient alors à nouveau respectés et leurs bons offices reconnus". Une déclaration qui ressemble à un pas en arrière dans un conflit où les intérêts nationaux et internationaux restent intimement liés.