Le tramway de Marseille suscite l'engouement

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après Paris l'hiver dernier, c'est Marseille qui relance son tramway. Pendant trois jours, les Marseillais pourront le tester gratuitement. Il sera inauguré officiellement mardi après trois ans de chantier. Longue de 9 kilomètres, 11,6 en 2008, la ligne transportera les voyageurs de l'est au coeur de la ville au rythme d'une rame toutes les 4 minutes en heure de pointe.

Les nouvelles rames du tramway de Marseille ont fait le plein samedi... A midi, 36.000 passagers les avaient déjà empruntées. Il y a 100 ans, la cité phocéenne possédait le premier réseau de France, l'un des plus grands d'Europe. Depuis samedi, elle regoûte au tramway. Pendant trois jours, les Marseillais pourront le découvrir gratuitement avant son inauguration officielle, mardi, par le président Nicolas Sarkozy. Des animations, des concerts et des festivités sont prévus tout le week-end le long du parcours. Au terme d'un chantier qui a éventré les principales artères marseillaises pendant trois ans, le tramway circulera sur neuf kilomètres entre l'est et le coeur de la ville. D'un bout à l'autre, il reliera la station des Cailloles au nouveau centre d'affaires Euro-Méditerrannée, sur le port. L'an prochain, le réseau sera porté à 11,6 km pour un coût total estimé à 400 millions d'euros. Une fois terminé, le réseau comptera 27 stations dont deux sur l'artère emblématique de Marseille, la Canebière. L'ouvrage, autour duquel 28.000 mètres de gazon et 3.700 arbres et arbustes ont été plantés, transportera à terme 3.000 voyageurs par heure dans chaque direction à une vitesse moyenne de 20 km/h. La Régie des transports marseillais (RTM), qui en assure la gestion, a promis une fréquence de quatre minutes entre chaque rame en période de pointe. Vaincu par les autobus et surtout par l'apogée de l'automobile, le tramway avait disparu du paysage de la ville qui comptait, entre 1900 et 1920, 93 lignes et 175 km de voies. Les derniers kilomètres de rail n'avaient pas survécu à la Seconde Guerre mondiale à l'exception d'un petit tronçon, plus anecdotique que véritablement fonctionnel, qui a entretenu la tradition marseillaise jusqu'en janvier 2004. Dans le sillage de nombreuses villes françaises, y compris Paris, Marseille a opté pour un retour à ce mode de déplacement autant pour palier une offre insuffisante de transports en commun que pour réaménager l'espace urbain de la ville tout en préservant l'environnement.Au total, 32 km de lignes électriques alimenteront l'ouvrage. "Nous avons fait un choix de vie et un choix de ville", résume le maire, Jean-Claude Gaudin. Pour le lancement, 26 rames de 32 mètres de long dans lesquelles pourront prendre place 300 personnes seront en service. Une vingtaine d'autres viendront compléter le dispositif dans les prochains mois. Elles ont été fabriquées en Autriche par la société canadienne Bombardier. La couleur et les matériaux - de larges baies vitrées bleues - ont été choisis pour se fondre dans l'histoire maritime de Marseille.