Le torchon brûle entre Jean-Marc Ayrault et Jack Lang

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jack Lang a annoncé jeudi qu'il boycotterait les réunions du groupe socialiste à l'Assemblée tant que Jean-Marc Ayrault le présiderait. C'est le dernier épisode d'une escalade verbale entre les deux hommes sur fond d'ouverture du gouvernement à des personnalités de gauche.

Les rumeurs plaçant l'ancien ministre de la Culture à la tête d'une commission de réflexion sur la rénovation des institutions voulue par Nicolas Sarkozy sont à l'origine de la brouille entre Jack Lang et Jean-Marc Ayrault. "Il faut de la clarté", a déclaré mercredi le président du groupe PS à l'Assemblée, enjoignant Jack Lang à ne pas "se fourvoyer dans une aventure individuelle". Le député-maire de Nantes a prévenu que l'ancien ministre ne serait plus membre à part entière du groupe socialiste s'il acceptait cette mission des mains du chef de l'Etat. Des propos "indignes", estime le député du Pas-de-Calais dans une lettre qu'il a adressée au président du groupe jeudi mais dans laquelle il ne dément pas formellement avoir refusé l'offre présidentielle. "La rénovation de la maison commune de la République - notre Constitution - réclame la contribution intellectuelle de tous les démocrates", ajoute celui qui estime n'avoir "aucune leçon de fidélité et de solidarité à recevoir". "Ce ne sont pas les menaces que tu profères qui dicteront ma conduite aujourd'hui ou demain", ajoute Jack Lang qui déplore la "crise grave" que traverse le PS. Mercredi, François Hollande a recommandé aux socialistes d'être "prudents, attentifs" devant les offres de Nicolas Sarkozy. "On essaie du côté de l'Elysée non seulement de concentrer tous les pouvoirs mais de créer des confusions dans la vie politique. Ce n'est jamais sain", a prévenu le premier secrétaire du PS. Au total, six personnalités de gauche, anciens membres du PS ou non, sont entrés au gouvernement, dont Bernard Kouchner, au Quai d'Orsay ou Fadela Amara, fondatrice du mouvement "Ni putes, ni soumises". Nicolas Sarkozy a promis lundi de poursuivre cette ouverture "dans les semaines et les mois à venir". Il a confié une mission sur la mondialisation à Hubert Védrine, chef de la diplomatie française sous Lionel Jospin et Malek Boutih, secrétaire national du PS, a confirmé implicitement avoir été approché lors de la formation du gouvernement Fillon I.